«On sera aux côtés des salariés.» avait promis le ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et énergétique dans la matinale de TF1. Invité à s'exprimer au sujet des difficultés économiques de l'aciériste Novasco, repris en 2024 par le fonds d'investissement britannique Greybull, il avait rappelé son soutien au groupe industriel français et envers ses salariés. D'un commun accord avec Sébastien Martin, ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure affirmait vouloir «saisir la justice» et soutenir les employés qui pourront eux aussi recourir à une procédure judiciaire.

Mais le tribunal de Strasbourg a retenu, ce lundi 17 novembre, la «cession partielle» de l'aciériste en difficulté Novasco (ex-Ascometal) au consortium d'investisseurs réunis autour de Julien Baillon, à la tête de la PME ardennaise Métal Blanc. Les trois sites de Saint-Etienne, Custines (Meurthe-et-Moselle) et Hagondange (Moselle), où l'ambiance était particulièrement lourde, sont promis à la liquidation. Une seule usine va être reprise, celle de Leffrinckoucke, près de Dunkerque, permettant de sauver 145 emplois seulement sur les 693 salariés du fleuron de l’acier français.

Pas de nationalisation envisagée

Du côté des élus locaux, le discours était déjà pessimiste. «On se doute bien que la liquidation judiciaire va être prononcée et que le site d'Hagondange est très compromis», a regretté Valérie Romilly, la maire divers droite de la commune, sur BFMTV. Au-delà de la liquidation judiciaire, la situation de l'aciériste Novasco a une forte portée symbolique puisqu'il s'agit de la dernière aciérie du département. La maire rappelle que «la Moselle a connu de nombreuses fermetures d'aciéries et de sidérurgies» au cours des années et déplore la disparition du dernier «fleuron de cette industrie» dans l'Est.

Pour Roland Lescure, la «nationalisation» de Novasco n'est «pas le sujet». «On est là pour accompagner les repreneurs» analyse le ministre. Toutefois, il se réserve le droit d'être «intraitable» quand ces derniers «ne sont pas au rendez-vous» comme «c'est le cas avec Greybull». La décision de justice devrait être connue dans la journée de lundi 17 novembre.