Treize petites voix auront suffi pour faire adopter le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Une autre victoire remportée pour le Premier ministre, Sébastien Lecornu, et son gouvernement, afin d’éviter surtout que le déficit de la Sécurité sociale ne se creuse. Mardi, dans l’hémicycle, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait prévenu qu’en cas d’adoption du texte, le déficit de la Sécurité sociale prévu l'année prochaine serait estimé à 19,4 milliards d'euros, sans quoi il aurait dépassé les 30 milliards.

Mais en réalité, le déficit de la Sécurité sociale avoisinerait les 24,5 milliards d’euros après les dernières concessions accordées par le gouvernement. Réfutant toute «tambouille» au micro de RTL ce mercredi matin, le ministre de l’Economie a assuré que «l’Etat devait renflouer les caisses de la Sécu» et que nécessairement, il allait falloir «trouver les 4,5 milliards dans le cadre de la discussion du budget». Comment ? «Il va falloir faire des efforts», a lâché Roland Lescure.

Roland Lescure appelle sénateurs et députés à la raison

Le locataire de Bercy est en outre convaincu d’une chose : «Il faut un déficit d’ensemble, Sécu et Etat, de l’ordre de 5%», avant d’ajouter : «Dans un budget de la Sécu qui sera sans doute de 24,5 milliards, là où on espérait 17,5 milliards, il va falloir trouver des milliards dans les comptes de l’Etat.» C’est d’ailleurs selon lui «la dernière haie à franchir».

Revenant sur son objectif de déficit, Roland Lescure a martelé que «4,5% était l’entrée en mêlée», mais qu’il voulait être «à 5% et pas au-dessus». Et de poursuivre : «Il est essentiel qu’on ait un budget à 5%. J'y crois, mais il va falloir faire des efforts.» Toutefois, la suite des débats va dépendre désormais des discussions entre sénateurs et députés.

«Ce processus existe depuis des années, et en général, permet d’aboutir à un compromis. A condition que chacun mette du sien», a laissé entendre le ministre de l’Economie, appelant les deux camps à la raison. Si le changement de culture politique se fait ressentir aujourd’hui, pas question de faire n’importe quoi : «On doit négocier, mais pas comme des marchands de tapis, mais comme parlementaires qui cherchent des compromis», a-t-il rappelé sur RTL. Le gouvernement a ouvert la voie ce matin à une loi spéciale s’il n’y a pas d’accord sur le budget de l’État.