Des économies à faire, mais pas d’augmentation d’impôts. C’est en substance le message envoyé par le gouvernement dans le cadre de l'élaboration du budget 2026. Et pour cela, le ministre de l’Economie a mis en garde : il va falloir faire un «geste considérable», et la France va devoir réaliser «un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros» l’année prochaine. Depuis le début de la semaine, le gouvernement a assuré le service après-vente de cette présentation, Eric Lombard et sa ministre chargée des Comptes publics réitérant qu’il n’y aurait pas de hausse d’impôts.

Toutefois, comment faire ces économies ? Amélie de Montchalin a évoqué l’idée de faire un tri dans les niches fiscales, en supprimant celles qui ne bénéficient qu’à certains ou qui sont inefficaces. Suffisant ? Invité de BFMTV le 15 avril, le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, rappelle qu’il y a en France un taux de prélèvement obligatoire «très élevé». Et qu’on «ne peut pas continuer à utiliser en priorité le levier fiscal».

Pas de «tabous» sur la fiscalité

Mais alors, comment maîtriser la dette et résorber nos déficits ? Cela passe «par des économies sur la dépense publique» ? Toutefois, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances met en garde. Il n’affirme pas aujourd’hui qu’il faut «s’affranchir de tout effort de prélèvement obligatoire», et ce, pour trois raisons.

La première étant liée à une question de rendement financier. La deuxième est une question d’équité et de justice et la troisième un problème de faisabilité politique. Mais alors, quelles sont les solutions les plus efficaces ? «Il faut que tous les Français fassent des efforts, à hauteur de la capacité contributive», affirme Pierre Moscovici, pour qui il ne doit pas y avoir de «tabous» sur la fiscalité.

Seniors, retraités, chômeurs, qui pourrait être mis à contribution ? A la suite des propos du locataire de Bercy, la secrétaire générale de la CGT a déjà dénoncé une politique budgétaire jugée inéquitable. «C’est toujours aux mêmes de faire des efforts», a rétorqué Sophie Binet, qui a appelé à mettre à contribution, les plus riches.