
L’essentiel
Un budget pour éviter la chute. Sébastien Lecornu a présenté mardi 14 octobre un budget 2026 alliant hausse de la fiscalité et maîtrise des dépenses pour redresser des comptes publics fragilisés. Il s’est engagé à suspendre la réforme des retraites et à laisser «le dernier mot» au Parlement, renonçant à l’article 49.3 pour éviter la censure.
Adoptés en Conseil des ministres, le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) seront examinés avant le 31 décembre. Récemment reconduit, le Premier ministre jouait sa survie politique sur la suspension de la réforme des retraites exigée par les socialistes. D’un coût estimé à 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027, la mesure devra «être compensée par des économies», a prévenu Sébastien Lecornu. Cette décision lui a toutefois permis d’échapper aux deux motions de censure déposées par le RN et LFI, rejetées ce jeudi 16 octobre.
Le direct
Budget 2026 : la bataille parlementaire est lancée
La commission des Finances de l'Assemblée nationale a commencé lundi à examiner le projet de budget de l'Etat pour 2026, dans un climat d'antagonisme politique exacerbé et des délais contraints. Après l'échec de la censure du gouvernement minoritaire de Sébastien Lecornu, les groupes politiques ont l'intention d'amender en profondeur un projet de budget jugé insatisfaisant, préfigurant des échanges électriques entre un camp présidentiel fracturé, une gauche traversée de tensions et une extrême droite favorable à une union des droites. Vendredi 18 octobre, une autre donnée s'est ajoutée au tableau : l'agence de notation S&P a annoncé abaisser d'un cran la note de la France, invoquant une incertitude «élevée» sur les finances publiques, et ce «malgré la présentation cette semaine du projet de budget 2026».
Pour l'année prochaine, le gouvernement ambitionne un effort global d'une trentaine de milliards d'euros, entre nouveaux prélèvements (14 milliards) et économies de dépenses (17 milliards) afin de ramener le déficit public à 4,7% du produit intérieur brut (PIB). Il accepterait d'assouplir cet objectif jusqu'à «sous 5%» pour permettre des compromis. De lundi à mercredi soir, la commission des Finances s'est penchée sur la première partie du projet de loi de finances (PLF), celle consacrée aux recettes, pour une arrivée prévue vendredi dans l'hémicycle et un vote solennel le 4 novembre. Le gouvernement a promis de laisser le dernier mot au Parlement, renonçant à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote. Les élus disposent en tout de 70 jours pour examiner le PLF à compter du dépôt du texte à l'Assemblée nationale le 14 octobre, soit jusqu'au 23 décembre, avec une promulgation avant le 31 décembre. Plus de 1 000 amendements ont été déposés par les députés, avant d'être examinés.
De son côté, la commission des Affaires sociales débattra à partir de lundi 27 octobre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), après l'audition mardi des ministres concernés. Le texte contient des économies tous azimuts : gel des pensions, reste à charge supérieur sur les médicaments et les consultations ou contribution patronale rehaussée sur les titres restaurant et chèques vacances. C'est en novembre que le gouvernement soumettra un amendement de suspension de la réforme des retraites.
Budget 2026 : les niches fiscales dans le viseur du gouvernement
Sans surprise, l’exécutif veut faire le ménage parmi les 474 niches fiscales existantes. Selon le budget 2026 présenté mardi par Sébastien Lecornu, 23 d’entre elles devraient être supprimées prochainement.
Budget 2026 : le gouvernement s’attaque aux dépassements d’honoraires des médecins
Début octobre, le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) alertait sur la hausse continue des dépassements d’honoraires. Le gouvernement de Sébastien Lecornu prévoit désormais d’instaurer une nouvelle taxe visant les médecins spécialistes du secteur 2.
Budget 2026 : cette hausse de taxe qui risque de faire grimper les prix des carburants
Mauvaise nouvelle pour de nombreux automobilistes : le projet de loi de finances 2026, présenté mardi par le gouvernement, prévoit une hausse progressive sur trois ans des taxes appliquées au superéthanol-E85. Une réduction des avantages fiscaux qui pourrait aussi entraîner une augmentation des prix du diesel et de l’essence à la pompe.
27 milliards d’euros nécessaires pour stabiliser la dette française, selon le CAE
Dans une note publiée ce jeudi 16 octobre, le Conseil d’analyse économique (CAE) estime qu’un effort total de 112 milliards d’euros sera indispensable pour éviter une envolée de la dette publique et de ses coûts, dont 27 milliards dès 2026.
Sébastien Lecornu se dit «au travail», satisfait que «les débats puissent démarrer»
«Il fallait que les débats puissent démarrer», a réagi jeudi le Premier ministre Sébastien Lecornu, souhaitant se mettre «au travail» après avoir résisté aux deux premières motions de censure visant son gouvernement. «Vous voyez bien la gravité de la situation dans laquelle on est. Vous voyez bien que c'est difficile. Il fallait que les débats puissent démarrer. Ils vont démarrer», a dit le chef du gouvernement, interrogé par BFMTV alors qu'il quittait l'Assemblée nationale à pied en direction de Matignon après l'échec des motions de censure déposées par La France insoumise et le Rassemblement national.
La motion de censure du Rassemblement national également rejetée
Tout comme la motion de censure portée par LFI, celle du Rassemblement national a été, sans surprise, largement rejetée à son tour. Elle n'a rassemblé que 144 voix, loin des 289 requises pour faire tomber le gouvernement.
❌ La motion de censure, déposée en application de l’article 49.2 de la Constitution, par @MLP_officiel, @eciotti et 56 de leurs collègues, n’est pas adoptée.
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) October 16, 2025
Majorité requise : 289
Pour : 144#DirectAN pic.twitter.com/DcpmOf8iX4
La motion de censure de La France insoumise rejetée
Menacé, le gouvernement Lecornu 2 a finalement échappé à une première censure ce jeudi 16 octobre. La motion déposée par la France insoumise a été rejetée. 271 bulletins ont été comptabilisés pour censurer le gouvernement, la majorité requise étant fixée à 289. Dans la foulée, LFI a annoncé le dépôt d'une nouvelle motion de destitution du président de la République.
❌ La motion de censure, déposée en application de l’article 49.2 de la Constitution, par @MathildePanot et 86 de ses collègues, n'est pas adoptée.
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) October 16, 2025
Majorité requise : 289
Pour : 271#DirectAN pic.twitter.com/qAeOn8S3JQ
Eric Ciotti (UDR) appelle à censurer le gouvernement «sans état d’âme»
A la tribune, Eric Ciotti, président du groupe Union des droites pour la République, a pris la parole pour dénoncer «un gouvernement du renoncement» et a affirmé qu’il le censurerait «sans état d’âme», qualifiant l’exécutif de «gouvernement fantoche».Il a également lancé qu’il s’agissait d’un «gouvernement otage du parti socialiste».
«La démocratie ce n’est pas le vacarme permanent» pour Paul Christophe (Horizons)
Paul Christophe, président du groupe Horizons et Indépendants, a affirmé que «la démocratie ce n’est pas le vacarme permanent». «Chez Horizons, nous faisons le choix de la stabilité et de l’intérêt général. Le débat parlementaire, nous le souhaitons. Avec les députés de mon groupe, nous ne voterons pas n’importe quoi. Nous comptons utiliser le débat budgétaire pour défendre nos convictions», a-t-il ajouté.
La suspension de la réforme des retraites n’est qu’un «retardement cosmétique» selon Léa Balage El Mariky (Les Ecologistes)
L'écologiste Léa Balage El Mariky a pris la parole en soulignant que «le vote d’une censure n’est jamais un geste anodin». «Vous ne méritez pas la confiance monsieur le Premier ministre. On ne censure pas par plaisir mais parce que votre gouvernement ne répond pas à ce que l’on considère comme juste», a-t-elle déclaré. Les écologistes considèrent que la suspension de la réforme des retraites n’est qu’un «retardement cosmétique», et qu’autoriser Sébastien Lecornu à poursuivre à Matignon reviendrait à «accepter la droitisation de nos politiques publiques».
Jean-Didier Berger (LR) appelle les députés à «faire preuve d'humilité»
Le député Les Républicains (LR) des Hauts-de-Seine et ancien maire de Clamart, Jean-Didier Berger, a déclaré que son groupe ne comptait «pas censurer le gouvernement», invoquant «l’intérêt supérieur de la nation». Il a appelé les députés du Palais Bourbon à «faire preuve d’humilité» face à la situation politique actuelle. L’élu a évoqué «la liberté d’action» qui «engage» l’ensemble des membres de l’Assemblée nationale, tout en reconnaissant «des points de désaccords importants» entre Les Républicains et le gouvernement, notamment sur le budget. Toutefois, a-t-il affirmé, «l’intérêt supérieur de la nation passe avant les intérêts des partis», et Les Républicains ne «vont donc pas censurer le gouvernement».
Laurent Baumel (PS) invite Sébastien Lecornu à «de nouvelles concessions»
Le député socialiste Laurent Baumel a appelé le Premier ministre à effectuer «de nouvelles concessions» lors des débats budgétaires, précisant que la «non-censure» du Parti socialiste jeudi n’était «en aucun cas un pacte de non-censure». Le renoncement au 49.3 «ne vous exonère pas de votre responsabilité de faire de nouvelles concessions sur la trajectoire financière, sur la justice sociale, sur le pouvoir d’achat, si vous voulez, si nous voulons que la France ait un budget et un gouvernement à la fin de cette année», a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale, au cours des débats sur les deux motions de censure. Concernant la suspension de la réforme des retraites annoncée par Sébastien Lecornu, Laurent Baumel a averti : «Il n’y aura pas d’entourloupe ou de ruse procédurale. Vous êtes le garant qu’à la fin du processus, la suspension devienne une réalité juridique. La pérennité même de votre gouvernement est désormais liée à cet engagement.»
Un «moment de vérité» entre «ordre républicain» et «désordre», avertit Sébastien Lecornu
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, confronté jeudi à deux motions de censure à l’Assemblée nationale, a qualifié cette séquence de «moment de vérité» entre «ordre républicain» et «désordre». «C’est évidemment le moment de vérité. Est-ce que l’on souhaite l’ordre républicain avec des débats qui ont lieu à l’Assemblée nationale ou est-ce qu’on souhaite le désordre ?», a-t-il lancé, en s’adressant directement aux parlementaires de La France insoumise et du Rassemblement national, auteurs des motions de censure. «Ne prenez pas en otage le budget de la nation et le budget de la Sécurité sociale», a ajouté le chef du gouvernement, alors que les députés doivent entamer la semaine prochaine l’examen du projet de loi de finances pour 2026.
Marine Le Pen (RN) attend la dissolution avec une «impatience croissante»
A l’Assemblée nationale, Marine Le Pen a dénoncé «l’année noire fiscale» que représentera selon elle «l’année blanche» inscrite dans le budget du gouvernement, affirmant attendre «la dissolution avec une impatience croissante». Ce budget constitue «l’acte ultime, nous l’espérons, d’un système politique à bout de souffle», a déclaré la présidente des députés Rassemblement national, en défendant la motion de censure déposée par son groupe contre le gouvernement de Sébastien Lecornu. Elle a également fustigé «l’insondable sottise des postures» susceptibles, selon elle, de le «sauver». Evoquant la «poursuite du matraquage fiscal» avec 19 milliards d’impôts supplémentaires, le «gel du barème» de l’impôt sur le revenu qui rendrait imposables. «200 000 foyers» supplémentaires, ainsi que la «poursuite de la gabegie des dépenses publiques», l’«absence totale d’efforts sur l’immigration» et sur «l’aide médicale d’Etat», Marine Le Pen a estimé que ce budget «est un véritable musée de toutes les horreurs coincées depuis des années dans les tiroirs de Bercy».
La «suspension» de la réforme des retraites «n'est qu'un leurre», lance Aurélie Trouvé (LFI)
La députée La France insoumise Aurélie Trouvé a dénoncé la suspension annoncée de la réforme des retraites, la qualifiant de «leurre, tromperie, subterfuge», lors du lancement du débat sur la motion de censure visant le gouvernement de Sébastien Lecornu. «Vous tous qui avez été élus pour abroger la réforme des retraites, allez-vous vraiment vous laisser abuser par cette aumône en trompe-l’œil ?», a-t-elle lancé, alors que les socialistes ont indiqué qu’ils ne voteraient pas la censure. Un «saccage budgétaire aura lieu si nous ne censurons pas», a encore affirmé la députée insoumise.
Journée d'action des retraités le 6 novembre, annonce la CGT
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé ce jeudi à la mobilisation contre le projet de budget 2026, précisant que celle-ci débuterait le 6 novembre par une journée d’action des retraités. «Ce budget est très dangereux. Il faut absolument le modifier en profondeur» et «il va falloir se mobiliser», a déclaré la dirigeante syndicale sur France 2. Elle a ajouté que «la mobilisation va commencer dès le 6 novembre prochain, avec les retraités qui organisent une journée d’action», estimant que «la pilule est particulièrement violente pour les retraités». Selon elle, ces derniers seront «les premières victimes de l’explosion des frais de santé», car «ils ont le plus besoin de se soigner». Sophie Binet a également pointé «la désindexation des pensions prévue pour 2026», inscrite «dans le marbre», et une forte hausse des impôts liée à «la remise en cause des abattements». «Si l’on cumule ces trois mesures, on voit que les retraités sont dans le viseur. Tout cela parce qu’on refuse de taxer les plus riches et d’affronter les multinationales et les rentiers», a-t-elle dénoncé. Interrogée sur la possibilité d’une nouvelle journée nationale de grève interprofessionnelle, Sophie Binet a indiqué que «ce sont des choses qui se débattent et se travaillent dans la durée», tout en affirmant que «pour la CGT, l’heure est à la mobilisation».
A peine installé, Sébastien Lecornu affronte deux motions de censure
Un dernier obstacle avant d'entamer l'examen du budget : deux motions de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, l'une de LFI et l'autre du RN, seront débattues par les députés jeudi matin, et devraient être rejetées, dans un scrutin serré, faute de soutien du PS. Le Parti socialiste a pris sa décision après avoir obtenu mardi satisfaction sur plusieurs revendications clés, dont l'annonce par le Premier ministre, dans sa déclaration de politique générale, de la suspension de la réforme des retraites. Un débat commun aux deux motions a début à 9 heures dans l'hémicycle ce jeudi 16 octobre, et devrait durer environ deux heures trente. Le scrutin sera ensuite ouvert pour trente minutes sur une motion, puis l'autre. Si la gauche ne soutiendra pas la motion du RN, celle de la France insoumise devrait recueillir les voix de l'extrême droite, ainsi que des députés écologistes et communistes. Manqueraient alors environ une vingtaine de députés pour atteindre la majorité (289 voix) qui ferait tomber le gouvernement, tout juste nommé dimanche. «Je pense qu'il manque une poignée de voix et que la sagesse peut revenir à certains», a estimé mardi Marine Le Pen, qui défendra la motion de son groupe et de ses alliés ciottistes. Leur texte défend la nécessité d'une dissolution pour «sortir» le pays «de l'impasse». Combien de députés franchiront le pas en s'affranchissant de la consigne de leur parti ?
Le gouvernement soumettra «en novembre» la suspension de la réforme des retraites
Le gouvernement soumettra en novembre un amendement de suspension de la réforme des retraites, a affirmé mercredi Sébastien Lecornu, le patron des députés PS Boris Vallaud avertissant que, «peu importe le véhicule», «sans suspension il n'y pas de gouvernement». «Il faut que le gouvernement dépose un amendement au projet de loi de finances pour la Sécurité sociale dès le mois de novembre», a déclaré le Premier ministre à l'Assemblée, lors de sa première séance de questions au gouvernement. Le gouvernement propose de mettre en pause jusqu'à la présidentielle le recul progressif à 64 ans de l'âge de départ, ainsi que la durée de cotisation, et a obtenu en échange, à ce stade, une non-censure des socialistes. «Ce sera au Parlement de le décider, et donc à chacune et chacun, ici, dans la plus grande clarté, de porter ses convictions», a complété le Premier ministre. Son intervention a mis fin à un doute sur la procédure. A l'Assemblée mardi, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin avait affirmé que la suspension ferait l'objet d'un «amendement» au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Mais le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou avait, un peu plus tard, semé le doute en évoquant une loi, sans dire si elle serait distincte.
Le RN ne votera pas la taxe Zucman proposée par le PS
Interrogée ce mercredi sur France Inter quant à la possibilité de voter l'amendement que portera le Parti socialiste pour réintroduire la taxe Zucman, Marine Le Pen a affirmé que son parti, le Rassemblement national «votera évidemment contre». Pourquoi ? Car selon elle, «cette taxe visera les biens professionnels», contrairement à sa proposition d'impôt sur la fortune financière.
Marine Le Pen sur l'annonce de la suspension de la réforme des retraites : "Chacun des partis cherchait une excuse pour ne pas retourner aux élections. Ils ont peur du jugement du peuple français." #LaGrandeMatinale pic.twitter.com/LLoBQdvWPh
— France Inter (@franceinter) October 15, 2025
Le PS va réintroduire la taxe Zucman par voie d'amendement
Se félicitant d'une «première victoire» mardi 14 octobre lors de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, veut «continuer à sa battre», a-t-il déclaré sur RMC et BFMTV ce mercredi. Dans ce cadre, son parti va réintroduire par voie d'amendement la taxe Zucman à l'Assemblée nationale. «Si elle n'était pas adoptée, nous aurons d'autres propositions sur toute une série qui vise les grandes fortunes, les grands patrimoines et les grandes entreprises.»
Nous allons réintroduire la taxe Zucman par amendement et nous défendrons toutes les mesures de justice fiscale que nous pouvons espérer arracher.
— Olivier Faure (@faureolivier) October 15, 2025
Nous verrons bien qui, au Parlement, est de quel côté de la barrière. pic.twitter.com/zJQl3wOM0z
Suspension de la réforme des retraites : «Le prix du compromis», estime Roland Lescure
Invité ce mercredi 15 octobre de la matinale de RTL, le nouveau ministre de l’Economie a rappelé qu’il avait soutenu la réforme des retraites et que sa suspension coûterait des millions d’euros. Mais c’est selon lui aujourd’hui «le prix du compromis». Pour Roland Lescure, il faut «changer de culture» à cause de l’éclatement de l’Assemblée nationale en onze groupes parlementaires. «Deux groupes ont annoncé la destitution et la dissolution, il faut qu'on travaille avec tous ceux qui restent pour trouver de bons compromis. Tous les Etats du monde le font, toutes les démocraties parlementaires le font.» Sur le sujet de l'AME, Roland Lescure confirme qu'il «n'est pas prévu de la supprimer». Le ministre de l'Economie rappelle que l’AME «est un enjeu de santé publique». «Aujourd'hui, ma boussole, c'est le cadre et en-dessous de 3% en 2029, il faut qu'on y arrive», a-t-il ajouté.
Réforme des retraites suspendue - "C’est le prix du compromis."
— RTL France (@RTLFrance) October 15, 2025
🎙️ @RolandLescure, ministre de l’Économie, au micro de @ThomasSotto dans #RTLMatin pic.twitter.com/gazYc3W5CQ
Réforme des retraites : il ne s'agit pas de «suspendre pour suspendre», lance Amélie de Montchalin
Invitée de la matinale de TF1 ce mercredi 15 octobre, la ministre de l'Action et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, est revenue sur la suspension de la réforme des retraites annoncée par Sébastien Lecornu. S'il ne s'agit pas de «suspendre pour suspendre», elle a rappelé qu'il fallait «suspendre jusqu'à la présidentielle» et «surtout se donner le temps de faire quelque chose pour trouver une solution sur ce sujet des retraites». Le sujet reste par ailleurs «éminemment inflammable et anxiogène pour les Français», a-t-elle concédé.
Concernant la taxe Zucman, Amélie de Montchalin assure qu'«il n'y a pas juste le gouvernement qui considère que c'est une taxe qui serait dommageable aux entreprises et aux investissements». Avant d'évoquer la taxe sur les holdings proposée : «Est-ce que oui ou non on veut lutter contre la suroptimisation ?» D'après elle, «la suroptimisation des holdings» figure bien dans le projet de budget.
Réforme des retraites : "On suspend pour se donner le temps de trouver des solutions", @AdeMontchalin dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/BaK3gJhyDW
— TF1Info (@TF1Info) October 15, 2025
Budget 2026 : Roland Lescure promet d’être «intraitable» sur la dette et le déficit public
Le ministre de l’Economie Roland Lescure a présenté le projet de loi de finances pour 2026 devant la commission des finances mardi 14 octobre. Malgré l’instabilité politique, il a salué le respect du calendrier constitutionnel, permettant 70 jours de débats au Parlement. Roland Lescure a affirmé être «intraitable sur la trajectoire budgétaire», en maintenant l’objectif d’un déficit inférieur à 3% du PIB en 2029, afin de stabiliser la dette. Il a défendu un budget de rigueur, visant à rétablir les comptes publics tout en préservant la croissance, l’emploi et la transition écologique. Le ministre a confirmé une croissance de 0,7% en 2025, un chômage stable à 7,5% et une inflation ramenée à 1,1%, estimant que la crise inflationniste est désormais derrière nous.
Le FMI alerte : l’instabilité politique freine la croissance en France
Le Fonds monétaire international (FMI) a présenté ses prévisions de croissance mondiale mardi 14 octobre. Pour la France, l’institution prévoit une hausse du PIB de 0,7% en 2025 et de 0,9% en 2026, des chiffres inférieurs à la moyenne européenne (1,2% en 2025 et 1,1% en 2026). Selon le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, cette faible performance s’explique par l’incertitude politique née de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, qui a pesé sur les dépenses des ménages et des entreprises et «contribue à dégrader la croissance». Le FMI juge la croissance française insuffisante pour améliorer les finances publiques, tandis qu’il salue la bonne dynamique de l’Espagne, attendue à +2,9% en 2025, et le rebond progressif de l’Allemagne après deux années de récession.
Budget 2026 : APL gelées et coup de frein pour les étudiants étrangers
Le budget 2026 prévoit de geler les aides personnelles au logement (APL) à leur niveau de 2025, sans revalorisation annuelle. L’article 67 du projet de loi de finances déroge ainsi à la revalorisation automatique des paramètres liés au logement et aux ressources des bénéficiaires. Cette décision, destinée à freiner la dépense publique, s’inscrit dans un plan d’économies de 30 milliards d’euros et permettrait à l’Etat d’économiser 108 millions d’euros en 2026. Par ailleurs, le gouvernement veut réserver les APL aux seuls étudiants étrangers boursiers, excluant ainsi une partie de ceux qui en bénéficiaient jusqu’ici.
Budget 2026 : les loueurs Airbnb bientôt rattrapés par la TVA ?
Le budget 2026 prévoit qu’à partir de 37 500 euros de revenus annuels, certains loueurs de meublés touristiques - notamment ceux utilisant des plateformes comme Airbnb - pourraient être soumis à la TVA de 10%. Jusqu’à présent, ces locations étaient exonérées de TVA, sauf si trois des quatre prestations suivantes étaient proposées : petit-déjeuner, fourniture de linge, ménage régulier et accueil des clients. Mais depuis l’été 2024, la doctrine fiscale a assoupli ces critères : fournir le linge à l’arrivée ou faire le ménage seulement au départ suffit désormais à remplir ces conditions pour les séjours de cinq nuitées ou moins. Résultat : de nombreux loueurs de courte durée pourraient remplir plus facilement les critères d’assujettissement. Pour éviter la TVA, les propriétaires devront donc éviter de proposer un troisième service, comme le petit-déjeuner ou un accueil personnalisé.
Budget 2026 : une nouvelle taxe en vue pour les vapoteurs
Le projet de loi de finances 2026 prévoit d’instaurer une nouvelle taxe sur les e-liquides des cigarettes électroniques. Selon le texte, elle serait de 30 à 50 centimes par flacon de 10 ml, selon la teneur en nicotine, et pourrait entrer en vigueur au second semestre 2026. Cette mesure, inscrite dans l’article 23 du budget, s’inscrit dans la lutte contre le tabagisme et vise à aligner la fiscalité française sur les futures normes européennes. La Commission européenne envisage en effet de taxer les produits de vapotage entre 1,20 euros et 3,60 euros le flacon dès 2028. Le budget 2026 prévoit aussi une indexation des taxes sur les autres produits à fumer (cigarettes, cigares, tabacs à rouler, tabacs à chauffer), pour adapter la fiscalité aux risques pour la santé.
Budget 2026 : les parents d’élèves vont perdre leur réduction d’impôt
Le budget 2026 prévoit la suppression de la réduction d’impôt pour frais de scolarité, qui bénéficiait à 2,5 millions de foyers fiscaux. Cet avantage, accordé pour chaque enfant scolarisé au collège (61 euros), lycée (153 euros) ou dans le supérieur (183 euros), disparaîtrait dès l’an prochain. Le gouvernement justifie cette mesure par la volonté de supprimer des dépenses fiscales jugées inefficaces, selon un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires, qui souligne que cette réduction profite surtout aux ménages les plus aisés (les 30 % les plus riches captent jusqu’à 75% de l’avantage). La suppression devra encore être validée par le vote du budget 2026 au Parlement.
Retraite des femmes : calcul allégé et départ anticipé dès 2026
Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 reprend deux mesures issues du conclave sur les retraites, destinées à améliorer la pension des mères de famille. Dès 2026, leur retraite sera calculée sur la base des 23 ou 24 meilleures années de carrière (au lieu de 25 actuellement) : 24 meilleures années pour les mères d’un enfant, 23 meilleures années pour celles ayant deux enfants ou plus. Cette mesure devrait entraîner une hausse de pension pour environ la moitié des femmes concernées, bien que le gain reste modeste (environ 40 euros brut par mois pour une carrière moyenne). Par ailleurs, le texte prévoit un bonus de deux trimestres dans le cadre du dispositif carrière longue, permettant à plus de 13 000 femmes nées à partir de 1970 de partir plus tôt à la retraite à partir de septembre 2026.
Gel du barème de l’impôt : ce que ça change pour vous
Le budget 2026 gèle le barème de l’impôt sur le revenu, sans revalorisation selon l’inflation. Résultat : si vos revenus augmentent en 2025, votre impôt sera plus élevé. L’Etat économisera 1,9 milliard d’euros, mais tous les contribuables verront leur facture fiscale grimper ou leur pouvoir d’achat baisser.
Michel Barnier critique la «démagogie» de la suspension de la réforme des retraites
A l’instar de Bruno Retailleau, l’ancien Premier ministre Michel Barnier désapprouve la suspension de la réforme des retraites. Désormais député, il a appelé sur X à faire preuve de «responsabilité vis-à-vis des générations futures» et à éviter «la démagogie».
La réforme des retraites est essentielle pour l’avenir de notre modèle social.
— Michel Barnier (@MichelBarnier) October 14, 2025
Elle est aujourd’hui suspendue…
Il faudra donc lucidement rouvrir le chantier des retraites avec les partenaires sociaux: protéger notre système par répartition, garantir la justice pour celles et…
La France va emprunter un montant record de 310 milliards d'euros sur les marchés en 2026
La France prévoit d’emprunter 310 milliards d’euros en 2026 sur les marchés, un montant record destiné à financer le déficit public et à refinancer les dettes arrivant à échéance, selon le programme publié mardi par l’Agence France Trésor (AFT), en charge de la gestion de la dette de l’Etat.Cette somme, rapportée à la richesse produite par le pays sur l’année, devrait toutefois représenter 10,1% du PIB en 2026, une proportion stable par rapport à 2025 et inférieure au pic de 11,2% atteint en 2020, lors de la crise sanitaire.
Sébastien Chenu du RN fustige LR et le PS, «vendus pour pas grand-chose»
«Nous ne sommes pas négociables» : Sébastien Chenu accuse les LR et le PS de se «coucher» devant Sébastien Lecornu. «Qui de LR ou du PS se couchera le premier ?», interroge le député RN, accusant la droite et les socialistes de «se vendre pour pas grand-chose» à Sébastien Lecornu. «Nous, nous ne sommes pas négociables», a-t-il encore lancé, sous les vifs applaudissements des députés du groupe de Marine Le Pen.
Bruno Retailleau (LR) accuse le gouvernement d’être «l’otage des socialistes» après la suspension de la réforme des retraites
Le patron des Républicains Bruno Retailleau a accusé mardi le gouvernement de Sébastien Lecornu d'être «l'otage des socialistes» pour avoir pris la décision «incompréhensible» de suspendre la réforme des retraites et pour son «silence sur l'immigration». «Le cartel des démagogues qui ont toujours combattu la réforme des retraites, composé de la gauche et du Rassemblement national, fait prendre au gouvernement une direction qui nous entraine droit dans le mur de la crise financière», déplore l'ancien ministre de l'Intérieur dans un communiqué.
Les socialistes «ne voteront pas de motion de censure»
Le député socialiste Laurent Baumel a déclaré au micro de BFMTV que les socialistes «ne voteront pas de motion de censure». Issu de l’aile gauche du parti, l’élu précise ainsi la position des socialistes, tandis que Boris Vallaud s’est pour sa part dit simplement prêt à faire le «pari» du débat budgétaire.
Le socialiste Boris Vallaud revendique «une victoire» sur la réforme des retraites et dénonce «un budget insupportable»
Boris Vallaud entame sa prise de parole. La déclaration du président des députés socialistes est particulièrement attendue après l’annonce de la suspension de la réforme des retraites. Censurera ? Censurera pas ? Les socialistes se sont réunis à l’issue du discours du Premier ministre pour en décider. Pour l’heure, aucune décision n’a été rendue publique. Le président du groupe PS à l’Assemblée se félicite d’avoir obtenu «assurément une victoire» après l’annonce de la suspension du report de l’âge de départ à 64 ans. «C’est la reconnaissance du combat mené par les organisations syndicales», salue encore Boris Vallaud. «C’est un premier pas», ajoute l’élu des Landes, évoquant la possibilité d’«une éventuelle abrogation» après la présidentielle de 2027. «Ce budget est insupportable et insuffisant», dénonce enfin le président des députés socialistes. Le député des Landes pointe notamment le gel des pensions de retraite et des prestations sociales, ainsi que le doublement des franchises médicales.
Mathilde Panot (LFI) fustige Sébastien Lecornu : «Plus personne ne vous croit»
Mathilde Panot estime que «plus personne ne croit» en Sébastien Lecornu. La présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale prend à son tour la parole à la tribune. «Le peuple ne veut plus de votre politique», déclare-t-elle, reprochant au Premier ministre d’avoir «fait du peuple son ennemi». La députée LFI ajoute : «Plus personne ne vous croit», considérant que sa présence à Matignon constitue «un affront».
Pour le camp présidentiel, Gabriel Attal se dit «prêt à faire des compromis»
A la tribune, le président des députés Renaissance, Gabriel Attal, a affirmé : «Nous voulons que le gouvernement réussisse, qu’un budget soit voté d’ici la fin de l’année, et nous sommes prêts à faire des compromis pour y parvenir.» Plusieurs figures de la macronie ont toutefois exprimé leurs réserves quant à la suspension de la réforme des retraites.
Sur la suspension de la réforme des retraites, le patron des députés Horizons dénonce «une dangereuse facilité»
Depuis la tribune de l'Assemblée nationale, le président des députés Horizons, Paul Christophe, a mis en garde contre la décision de l’exécutif : «Suspendre la réforme des retraites pour offrir une victoire politique, aussi symbolique qu'éphémère, au groupe socialiste est une dangereuse facilité», a-t-il déclaré.
Le centriste Marc Fesneau alerte sur un «budget invotable»
Marc Fesneau, chef de file des députés Modem, a appelé à la tribune de à «ne pas laisser libre court à une folie budgétaire qui rendrait in fine le budget invotable»; lors de sa prise de parole à la tribune. La suspension de la réforme des retraites «devra être compensée financièrement», a déjà prévenu Sébastien Lecornu. La mise sur pause de la réforme «coûtera 400 millions d'euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027», a précisé le Premier ministre. «Il faudra être responsable», a encore insisté Marc Fesneau au micro de BFMTV.
L'insoumis Manuel Bompard tacle «une temporisation» de la réforme des retraites
Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a vivement réagi à l'annonce de la suspension la réforme des retraites par Sébastien Lecornu. «Le Parti Socialiste demandait la suspension intégrale et complète de la réforme des retraites. Il n’aura eu qu’une temporisation puisque la proposition du Premier Ministre revient à inscrire dans la loi le redémarrage de la réforme Borne au 1er janvier 2028. Avec cette proposition, la génération née en 1964 gagnerait 3 mois sur l’âge de départ à la retraite alors qu’elle pourrait gagner 9 mois avec l’abrogation soutenue par une majorité de députés à l’Assemblée nationale. Pour toutes les autres générations, rien ne change puisque le pouvoir élu en 2027 pourra faire ce qu’il souhaite», écrit-il sur son compte X.
Le Parti Socialiste demandait la suspension intégrale et complète de la réforme des retraites.
— Manuel Bompard (@mbompard) October 14, 2025
Il n’aura eu qu’une temporisation puisque la proposition du Premier Ministre revient à inscrire dans la loi le redémarrage de la réforme Borne au 1er janvier 2028.
Avec cette…
«C’est une première chose pour nous, c’est une suspension, mais une petite suspension», estime l'écologiste Cyrielle Chatelain
«Alors, je vais être extrêmement clair si notre assemblée va voter, nous voterons la suspension des retraites. Car oui, il vaut mieux l’empêcher de se dérouler pendant un an et demi que de ne pas l’empêcher du tout», a réagi à l’Assemblé nationale Cyrielle Chatelain, présidente du groupe des députés écologistes. «Mais je ne peux que constater qu’une partie des méfaits de la réforme a déjà été appliquée depuis quinze jours. (…) et que, à l’inverse, le vote que nous aurons ne la suspendra que pour un an et demi et qui, s’il n’y a pas de nouveau vote après les présidentielles, elle reprendra son cours extrêmement néfaste. Donc, c’est une première chose pour nous c’est une suspension, mais une petite suspension», a-t-elle affirmé, précisant que son groupe votera la censure.
Fabien Roussel (PC) salue «une première victoire» après la suspension de la réforme des retraites
«La suspension de la réforme des retraites à 62 ans, 9 mois, 170 trimestres est une première victoire pour les 500 000 salariés qui en profiteront dès cette année», s'est réjoui le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, sur X.
La suspension de la réforme des retraites à 62 ans, 9 mois, 170 trimestres est une première victoire pour les 500 000 salariés qui en profiteront dès cette année
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) October 14, 2025
C'est le fruit de toutes les mobilisations
Poursuivons le combat jusqu’à l’abrogation et pour un financement juste !
Laurent Wauquiez (LR) critique la décision de suspendre la réforme des retraites
Le président des députés LR Laurent Wauquiez regrette que «tout le dispositif réclamé» par les socialistes pour suspendre la réforme des retraites «ait été repris par le Premier ministre». «Est-ce qu'on veut tout détruire ou faire des efforts ?», a-t-il lancé à la tribune de l’Assemblée nationale, rappelant qu'il ne reste «qu'un an» avant le début de la prochaine campagne présidentielle. Toutefois, comme il l'avait indiqué ce matin lors de la réunion de groupe de ses députés, les députés LR «ne censureront pas le gouvernement». «Nous ne ferons pas tomber les Premiers ministres», a insisté Laurent Wauquiez.
Sébastien Lecornu met en garde contre une «panne budgétaire»
Pour conclure son discours, le Premier ministre a mis en garde contre une «panne budgétaire» et une crise qui «réjouiraient les ennemis de la France». «Il y a urgence pour tenir le calendrier de l'adoption du budget et voter le meilleur budget possible», a-t-il affirmé. Retrouvez la déclaration de politique générale du chef du gouvernement ici :
EN DIRECT | Déclaration de politique générale du Premier ministre, Sébastien Lecornu, à l’Assemblée nationale. https://t.co/igbIx8qmbG
— Gouvernement (@gouvernementFR) October 14, 2025
La suspension de la réforme des retraites coûtera «400 millions d’euros en 2027»
«Mais je veux être très clair : je n’endosserai pas n’importe quoi», a insisté le chef du gouvernement. La suspension de la réforme des retraites coûtera «400 millions d’euros en 2027 et touchera 3,5 millions de Français». «Elle devra donc être compensée par des économies. Elle ne pourra pas se faire au prix d’un déficit accru», a ajouté Sébastien Lecornu.
Le Premier ministre souhaite «une Conférence sur les retraites et le travail»
«Je propose, dans les prochains jours, d’organiser une Conférence sur les retraites et le travail, en accord avec les partenaires sociaux», a indiqué Sébastien Lecornu, estimant que «suspendre la réforme des retraites n'a de sens que si c'est pour aller plus loin».
Sébastien Lecornu annonce la suspension de la réforme des retraites jusqu'en janvier 2028
Le Premier ministre annonce suspendre la réforme des retraites «jusqu'en janvier 2028» à la fois sur la question des 64 ans mais aussi pour l'allongement du nombre des trimestres. «La durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028», a précisé le Premier ministre.
Sébastien Lecornu insiste sur la «contribution exceptionnelle des grandes fortunes»
«Il a par ailleurs des baisses d’impôts pour les petites et moyennes entreprises. Il y aura des hausses d’impôts ciblées et exceptionnelles pour certaines très grandes entreprises. Baisses d’impôts d’un côté, hausse de l’autre pour mieux répartir les efforts au sein des contribuables et garder une maîtrise de nos prélèvements obligatoires qui sont déjà très élevés pour financer notre modèle de redistribution au profit des plus modestes», a annoncé le locataire de Matignon. «Nous demanderons à créer une contribution exceptionnelle des grandes fortunes que nous proposons d’affecter au financement des investissements du futur qui touche à notre souveraineté», a-t-il continué, reconnaissant «des anomalies sur la fiscalité des plus aisés».
«Je ne serai pas le premier ministre d’un dérapage des comptes publics», assure le Premier ministre
«Alors, que contient ce budget initial ? Une maîtrise des comptes publics qui réduira le déficit. Dans la copie proposée par le gouvernement, il est réduit à 4,7% du PIB contre 4,6% suite au retrait de la suppression des douze jours fériés. Comme je l’ai déjà annoncé, dans tous les cas de figure, à la fin de la discussion budgétaire, ce déficit devra être à moins de 5% du PIB (…) Nous ne pouvons pas placer notre pays en dépendance durable de prêteur étranger et je ne serai pas le premier ministre d’un dérapage des comptes publics. Aussi, dès 2025, nous aurons respecté les 5,4% de déficit prévu par mon prédécesseur», a affirmé Sébastien Lecornu.
«La France doit avoir un budget», martèle Sébastien Lecornu
«J’ai accepté la mission que m’a confiée le Président parce que la France doit avoir un budget», a déclaré Sébastien Lecornu pour débuter son discours de politique générale ce mardi 14 octobre à l'Assemblée nationale. «C’est un devoir. Je l’accomplirai sous certaines conditions qui découlent d’évidence de la composition de cette Assemblée. Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu grâce aux institutions de la Ve République et à ses soutiens», a-t-il poursuivi. «Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu grâce aux institutions de la cinquième République et à ses soutiens», a affirmé le Premier ministre devant les députés. «J’ai proposé un gouvernement de mission, d’objectifs. Il n’agira qu’avec l’Assemblée nationale et le Sénat», a-t-il assuré.
Emmanuel Macron prévient qu'il va dissoudre l'Assemblée si Sébastien Lecornu est censuré
Les motions de censure qui ont été déposées contre le gouvernement Lecornu sont «des motions de dissolution et doivent être vues comme telles», a averti Emmanuel Macron en Conseil des ministres, selon la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon. Alors que les socialistes doivent décider dans la foulée de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu s'ils censurent ou non le gouvernement, le chef de l'Etat les prévient donc qu'il exclut de nommer un nouveau Premier ministre si Sébastien Lecornu est renversé et qu'il prononcera alors la dissolution de l'Assemblée. Le président «a constaté que deux motions de censure (de LFI et RN) ont été déposées et que donc certains ne veulent pas débattre. Il a rappelé que les motions de censure qui ont été déposées sont des motions de dissolution et doivent être vues comme telles», a rapporté Maud Bregeon. «Les désaccords sont estimables, mais ils ne sont acceptables que si des compromis sont possibles», a ajouté le chef de l'Etat qui a «insisté sur la stabilité institutionnelle» en estimant que les Français «sont fatigués du fracas» politique.
Le projet de budget pour 2026 entériné en Conseil des ministres
Le Conseil des ministres a entériné les deux projets de budget pour l'Etat et pour la Sécurité sociale, juste avant la déclaration de politique générale d'un Premier ministre menacé de censure s'il ne revenait pas sur la réforme des retraites de 2023, a annoncé la porte-parole du gouvernement. «Nous devons permettre au pays d'avoir un budget au 31 décembre», a dit Maud Bregeon dans son compte-rendu, rappelant que la «méthode et la philosophie» de Sébastien Lecornu, qui s'est engagé à ne pas utiliser l'article 49.3 de la Constitution pour le faire adopter sans vote, est «un processus radicalement nouveau». «Nous allons avoir un processus de délibération complètement ouvert dans un esprit de co-construction qui devrait être partagé et dans lequel le gouvernement défendra ses positions (...), portera des positions politiques en hémicycle et où c'est le Parlement qui votera à la fin», a-t-elle détaillé.
Sébastien Lecornu prononcera un discours de «sortie de crise»
Sébastien Lecornu prononcera mardi après-midi une déclaration de politique générale de «droite sociale» visant une «sortie de crise», a indiqué son entourage. Le discours que le Premier ministre fera à 15 heures devant l'Assemblée nationale, où il est très attendu sur la réforme des retraites, sera un «discours de sortie de crise», «plus court» que celui de ses prédécesseurs mais «pas un catalogue à la Prévert» qui «remettra le Parlement au cœur de tout», a-t-on ajouté de même source.
Le HCFP rend son avis sur la copie budgétaire
Le HCFP, composé de magistrats de la Cour des comptes et de personnalités qualifiées, est présidé par le Premier président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici, et son rôle est d'évaluer la crédibilité des hypothèses macroéconomiques contenues dans les textes de finances publiques, comme le budget ou le budget de la Sécurité sociale. «Nous avons reçu le 2 octobre» le projet de loi de finances et celui sur le financement des la Sécurité sociale, a expliqué lundi à l'AFP Pierre Moscovici, avec la mission de rendre un avis pour le 9 octobre, avant la présentation des textes en Conseil des ministres. Mais le 6 octobre, le Premier ministre Sébastien Lecornu démissionne. «Faisons-nous ou pas un avis ?», s'est alors demandé le HCFP : «La question a été évacuée extrêmement vite, et nous avons choisi de faire un avis», pour éviter un risque d’inconstitutionnalité du budget en fin de compte, a expliqué Pierre Moscovici, puisque ces avis «sont obligatoires et indispensables». Le président du HCFP a répété ces explications mardi devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale.
MaPrimeRénov' : le «recentrage» sur les «logements prioritaires» poursuivi en 2026
Le projet de budget pour 2026 confirme que les aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov' resteront «recentrées sur les logements prioritaires» en 2026, comme c'est déjà le cas depuis fin septembre 2025, selon un document consulté par Capital. «Le dispositif MaPrimeRénov’ fait l’objet d’un recentrage sur les logements prioritaires en ce qui concerne les rénovations d’ampleur, tandis que les aides versées au titre des rénovations dites par "gestes" cibleront en priorité la décarbonation», est-il indiqué dans le projet de loi de finances (PLF). Le dispositif MaPrimeRénov' pour des projets dits de «rénovation d'ampleur», c'est-à-dire cumulant plusieurs types de travaux d'amélioration de la performance énergétique dans leur logement a rouvert le 30 septembre après une pause décrétée par l'ancien gouvernement.
Création d'un nouveau congé de naissance dans le cadre du budget de la Sécu
La création d'un nouveau congé de naissance, permettant aux parents de prendre jusqu'à deux mois supplémentaires chacun pour accueillir leur enfant, est inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, présenté par le gouvernement. Le montant de l'indemnisation de ce congé, qui s'ajoute aux congés maternité (seize semaines) et paternité (28 jours) existants, sera précisé par décret dans un second temps. «Chaque parent pourra prendre le congé simultanément ou en alternance avec l’autre, d’où la possibilité d’ajouter jusqu’à quatre mois» pour garder ses enfants, peut-on lire dans le projet présenté par le gouvernement.
Le gouvernement veut davantage taxer les déchets pour pousser au réemploi et recyclage
Le gouvernement prévoit de taxer davantage les déchets pour pousser au réemploi et au recyclage et se conformer aux objectifs de l'Europe en matière de réduction, selon le projet de budget présenté mardi. Parmi les mesures évoquées dans le «verdissement de la fiscalité des déchets», le gouvernement prévoit notamment l'instauration d'une «taxe sur les emballages plastiques», sans donner de chiffrage. Alors que la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) sur l'enfouissement est passée, selon les professionnels de la gestion des déchets, de 5 euros à 65 euros la tonne de déchets déposés en décharge, le texte prévoit une «nouvelle trajectoire de hausse» de cette taxe, «avec une augmentation des tarifs d'environ 10% par an sur la période 2026-2030». Le texte prévoit également «une nouvelle trajectoire de hausse» de la TGAP sur l'incinération.
L'aide au permis de conduire pour les apprentis supprimée
Une aide forfaitaire de 500 euros à l'inscription au permis de conduire pour les apprentis est supprimée dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 présenté mardi par le gouvernement. «Cette aide induit une rupture d’égalité vis-à-vis des autres étudiants qui n'en bénéficient pas et n’est ni conditionnée au niveau de ressources de l'apprenti, ni ajustée en fonction des autres aides qu'il perçoit», justifie l'exécutif. D'autre part, cette aide «se superpose avec de nombreux dispositifs existants par ailleurs, financés notamment par les collectivités territoriales ou par l'Etat» comme le permis à un euro pour les jeunes, le compte personnel de formation (CPF), ou des aides locales, selon le projet de budget. Le permis de conduire peut toujours être financé par le CPF mais les conditions d'éligibilité ont été durcies en 2024, en imposant un reste à charge de 100 euros et en écartant du financement des permis moto les personnes déjà titulaires d'un autre permis.
Laurent Wauquiez aux députés LR : «Personne dans le groupe ne peut voter la censure»
Le patron des députés LR Laurent Wauquiez a donné la consigne mardi de ne pas censurer le gouvernement de Sébastien Lecornu aux membres de son groupe, dont une large majorité était favorable à la participation à l'exécutif contre l'avis du parti, a indiqué à l'AFP un participant. «Personne dans le groupe ne peut voter la censure», a affirmé Laurent Wauquiez lors d'une réunion de son groupe composé de 50 députés, soulignant que si le gouvernement de Sébastien Lecornu, qui compte six ministres LR, venait à tomber il y aurait une «dissolution et pas de budget».
Réforme de la TVA : un nouveau seuil pour les auto-entrepreneurs en 2026
Le gouvernement relance la réforme de la TVA pour les auto-entrepreneurs dans le projet de loi de finances 2026, après une première tentative avortée en 2025. Le nouveau dispositif prévoit un seuil unique d’exonération fixé à 37 500 euros, avec une exception pour le secteur du bâtiment, limité à 25 000 euros. Cette version se veut moins brutale que celle du budget 2025, qui imposait un plafond unique de 25 000 euros, finalement suspendu face à la colère des indépendants. Malgré cet assouplissement, les auto-entrepreneurs restent inquiets, redoutant une mise en danger de leurs activités, notamment dans les zones rurales où ce statut est très répandu. Le texte sera débattu à partir du 15 octobre à l’Assemblée nationale.
Suppression de 23 niches fiscales
Le projet de budget prévoit de supprimer 23 niches fiscales jugées «obsolètes ou inefficaces» parmi les 474 existantes. Certains de ces dispositifs touchent beaucoup de foyers, comme l'exemption d'impôt sur les indemnités journalières pour affection longue durée ou la réduction d'impôt pour frais de scolarité dans le secondaire et le supérieur.
Modification de l'abattement sur les revenus des retraités
Selon le projet de budget 2026, présenté par Sébastien Leconru, l'abattement de 10% dont bénéficient les retraités sur leur pension serait remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 euros. Cette mesure aura pour impact de légèrement réduire l'impôt sur le revenu de certains retraités, mais devrait surtout augmenter ceux des retraités les plus aisés.
Plusieurs mesures pour les agriculteurs, suppression d'avantages sur les biocarburants
Le projet de budget 2026 présenté par le gouvernement Lecornu contient plusieurs mesures fiscales en faveur des agriculteurs, répondant en partie aux demandes de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA), tout en suscitant des tensions sur la fiscalité des agrocarburants. Deux dispositifs de soutien sont maintenus : la déduction pour épargne de précaution, prolongée jusqu’en 2028, et le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique, que le gouvernement souhaite reconduire. Ces mesures visent à soutenir les exploitants face aux aléas climatiques et à encourager la production bio. Autre mesure attendue : la défiscalisation des indemnisations versées aux éleveurs après un abattage sanitaire, prévue pour trois ans. Cette exonération est conditionnée à la reconstitution du cheptel dans l’année suivant le versement. La disposition intervient après l’abattage de plus de 1 700 bovins touchés par la dermatose nodulaire cet été. Le principal point de friction concerne la suppression du tarif préférentiel du carburant B100 (biodiesel à base de colza) et la réduction progressive de l’avantage fiscal sur le carburant E85 (éthanol). Ces biocarburants représentent une source de revenus importante pour la filière agricole, qui redoute une concurrence accrue si l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur entre en vigueur. La FNSEA a annoncé son intention de défendre des amendements sur ce point. Enfin, le texte prévoit un abattement sur la redevance d’eau potable pour les agriculteurs utilisant cette ressource à des fins d’irrigation, ainsi que la suppression d’un dispositif obsolète d’exonérations fiscales liées à la transmission d’exploitation, remplacé par de nouvelles mesures budgétaires.
Projet de budget de la Sécu : le déficit réduit à 17,5 milliards d'euros en 2026
Le projet de budget de la Sécurité sociale présenté en Conseil des ministres prévoit de réduire le déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards d'euros en 2026 (contre 23 milliards en 2025), via notamment d'importantes économies sur la santé ou un gel des pensions de retraite, selon le texte obtenu par Capital.
Le gouvernement prévoit 3 119 postes de fonctionnaires en moins en 2026
Le projet de budget proposé par le gouvernement de Sébastien Lecornu prévoit 3 119 postes de fonctionnaires en moins en 2026, avec un effort de «rationalisation» principalement porté par les opérateurs de l'Etat, selon des documents budgétaires consultés par Capital. Avec «les réductions de postes prévues au sein des caisses de sécurité sociale, c'est au total 3 000 emplois qui ne seront pas remplacés et participeront à la maîtrise de l'emploi public», peut-on notamment lire. L'effort devrait se traduire par la suppression de 1 735 emplois publics parmi les 434 opérateurs et agences de l'Etat.
Marine Le Pen (RN) dénonce un projet de budget 2026 «terriblement mauvais»
Le projet de budget pour 2026, dévoilé mardi, est «terriblement mauvais», a affirmé Marine Le Pen, qui entend censurer le gouvernement de Sébatien Lecornu et estime «qu'il manque une poignée de voix» pour y parvenir. «Nous n'avons strictement rien à attendre de ce gouvernement», a déclaré la cheffe des députés Rassemblement national à l'Assemblée nationale, fustigeant un budget dans lequel «les dépenses de l'Etat continuent à augmenter, au bas mot de 25 milliards» d'euros, et qui comporte «encore des nouvelles créations de taxes».
Les motions de censure de LFI puis du RN examinées jeudi matin
Les motions de censure de La France insoumise et du Rassemblement national seront examinées jeudi matin à l'Assemblée nationale, ont affirmé des sources parlementaires à l'AFP, à la suite d'une réunion de la conférence des présidents de la chambre basse. Ces motions n'ont guère de chance d'être adoptées, le PS ayant fait savoir qu'il ne les voterait pas. Les socialistes pourraient déposer leur propre motion après la déclaration de politique générale du Premier ministre Sébastien Lecornu mardi après-midi. L'examen des trois motions pourrait dans ce cas être regroupé, par exemple jeudi soir, selon ces sources.
Le projet de budget vise un effort budgétaire d'une trentaine de milliards d'euros
Le projet de budget que Sébastien Lecornu va présenter en Conseil des ministres propose un effort budgétaire d'une trentaine de milliards d'euros, selon l'avis rendu lundi par Haut conseil des finances publiques sur ce document. Cet effort se décompense en environ 17 milliards d'euros d'économies de dépenses, et autour de 14 milliards d'euros supplémentaires grâce à des mesures sur les recettes fiscales.
Vers une taxe sur les holdings patrimoniales
Le projet de budget prévoit également l'instauration d'une taxe sur les holdings patrimoniales, parfois utilisées pour contourner l'impôt. «Inspirée de taxes voisines en place dans plusieurs autres pays, comme les Etats-Unis et l’Irlande, cette taxe vise à faire échec aux stratégies de contournement de l’impôt par la thésaurisation de revenus non distribués dans des sociétés, ces revenus échappant ainsi à l’impôt», précise le document consulté par Capital.
Contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises
Le projet de budget envisage de prolonger d'un an, mais en la réduisant de moitié, la surtaxe sur le bénéfice des grandes entreprises instaurée en 2025, toujours selon ce document. Cette contribution, qui concerne les 400 plus grandes entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires d'au moins 1 milliard d'euros en France, devrait générer 4 milliards d'euros, moitié moins qu'en 2025.
Le gouvernement prolonge la contribution différentielle sur les hauts revenus
Les premières annonces du budget 2026 ont été dévoilées ce matin à l’Elysée. Le projet de budget présenté mardi par le gouvernement Lecornu prévoit de prolonger d'un an la contribution différentielle sur les plus hauts revenus instaurée en 2025, selon un document consulté par Capital. Cette contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), appliquée aux ménages dont les revenus dépassent 250 000 euros pour un célibataire et 500 000 euros pour un couple, fixe un taux minimal d'imposition de 20%.
Que faut-il attendre de la déclaration de politique générale ?
Sébastien Lecornu prend la parole à partir de 15 heures devant l’Assemblée nationale pour sa déclaration de politique générale. Tous les Premiers ministres se sont pliés à cet exercice, qui permet de présenter les grandes orientations de leur politique. Pour Sébastien Lecornu, l’enjeu est d’autant plus important qu’il doit convaincre les oppositions de ne pas voter de motion de censure et d’adhérer à son projet de budget. Si le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) ont déjà déposé une motion de censure, le Premier ministre peut encore, peut-être, obtenir un accord de non-censure auprès des socialistes et le soutien des Républicains (LR).
Que contient le projet de budget 2026 ?
Le projet de budget 2026, qui sera déposé au Parlement ce mardi 14 octobre, constitue une base de travail pour les parlementaires. Il a été élaboré par François Bayrou, puis complété par Sébastien Lecornu. L’objectif de déficit public fixé par ce texte est passé de 5% du PIB à 4,7%, laissant une marge de 9 milliards d’euros pour négocier avec les socialistes, qui réclament la suspension de la réforme des retraites de 2023. Sur les 17 milliards d’euros d’économies à réaliser, 13 milliards proviennent d’une hausse des impôts et des cotisations sociales.
Sébastien Lecornu appelle ses ministres à «surpasser la crise politique»
Avant d’entrer dans le vif du sujet sur le budget 2026, retour sur la toute première réunion de travail du nouveau gouvernement. Lundi 13 octobre, la nouvelle équipe s’est réunie à Matignon, autour de Sébastien Lecornu. Le Premier ministre a appelé ses ministres à mettre leurs «égos de côté» afin de «surpasser la crise politique». «Notre seul objectif et notre seule mission sont de surpasser et de dépasser cette crise politique qui sidère», a-t-il déclaré, en insistant sur la sobriété et l’humilité qui doivent guider l’action du gouvernement. La priorité, a rappelé le chef du gouvernement, est claire : donner un budget à la France d’ici la fin de l’année.
Journée décisive pour Sébastien Lecornu et son nouveau gouvernement
Après un mois de crise politique marquée par la chute du gouvernement Bayrou, la nomination puis la démission de Sébastien Lecornu avant sa renomination vendredi 10 octobre, et la formation d’un nouveau gouvernement dimanche 12 octobre, cette journée du mardi 14 octobre s’annonce comme l’épreuve du feu pour le Premier ministre. En milieu de matinée, les 34 nouveaux ministres se sont retrouvés à l’Elysée, aux côtés du Premier ministre et du président de la République, Emmanuel Macron. Les projets de budget 2026 leur ont été présentés, puis soumis à un vote en Conseil des ministres. Dans la journée, les deux textes budgétaires - le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) - seront transmis au Parlement. A 15 heures, Sébastien Lecornu prononcera sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, un exercice décisif pour tenter de rallier une majorité autour de sa feuille de route. En parallèle, la commission des Finances de l’Assemblée nationale entame ses auditions sur le contenu du budget. Capital suit pour vous, minute par minute, cette journée cruciale pour le nouveau gouvernement.



















