Après le rejet quasi unanime de la partie recette du budget 2026, le Premier ministre s’est exprimé ce lundi 24 novembre depuis la cour de l'hôtel de Matignon pour dresser «un point» sur la situation budgétaire de la France et expliquer sa méthode pour «rendre compte à la Nation d’où nous en sommes». Malgré le refus massif des députés du projet de loi de finances (PLF) 2026 lors du vote dans la nuit de vendredi à samedi, Sébastien Lecornu assure qu’«il y a toujours une majorité à l’Assemblée nationale pour permettre de voter un budget pour l’année prochaine».

Le chef du gouvernement a appelé les parlementaires à «défendre le Parlement» et a dénoncé le «cynisme de certains partis» qui évoquent «déjà de loi spéciale, d’échec, d’ordonnance au moment où le Parlement peut se saisir de l’opportunité de donner un budget à la Nation». Le Premier ministre a également pointé du doigt des calculs électoraux, estimant que «certains candidats à l’élection présidentielle estiment au fond que le compromis n’est pas compatible avec leur propre stratégie électorale».

«Nous pouvons y arriver»

Sébastien Lecornu a exposé cinq priorités pour le pays : «garder une cible de déficit à moins de 5% du PIB», mener la «réforme de l’Etat et la clarification des compétences», traiter «la question de l’énergie», soutenir l’agriculture, ainsi que garantir les sécurités «intérieures et extérieures». S’il ne «pense pas» qu’un consensus puisse être trouvé sur l’ensemble de ces thématiques, il réaffirme sa confiance dans la «majorité» et la «capacité de trouver des compromis». «Nous pouvons y arriver», insiste-t-il, soulignant que son unique objectif est «de permettre à la France d’avoir un budget».

Ce lundi, le Sénat a entamé l’examen du PLF 2026. Face au rejet du texte par l’Assemblée nationale – un «résultat attendu», selon Sébastien Lecornu, regrettant que «chacun cherche à poser son drapeau idéologique» – les sénateurs travaillent sur la version initiale du gouvernement. A défaut d’accord parlementaire, le gouvernement pourrait recourir à une «loi spéciale», reconduisant le budget 2025 pour percevoir les impôts existants, avant de reprendre les débats en début d’année.