«Réduire nos déficits.» Pierre Moscovici ne change pas une note. Le président de la Cour des comptes enjoint la France à se doter d’un «bon budget» ou, plus précisément, «un budget intelligent qui permette de financer nos priorités et qui permette de réduire nos déficits». Et pour cause, «ça ne va pas du tout», a-t-il martelé à l’antenne de RTL, mercredi 22 octobre 2025. Celui qui est aussi président du Haut Conseil des finances publiques pointe du doigt le déficit du pays, qui est le plus élevé de la zone euro. Il se porte à 5,4% du PIB. Pire encore, la charge de la dette sera de «74 milliards d’euros» l’année prochaine, avance-t-il.

Pour autant, Pierre Moscovici a tenu à tempérer son propos : «Nous ne sommes pas en crise financière, nous ne sommes pas menacés d'être la Grèce de 2009-2010.» En revanche, si la situation ne s’améliore pas, «d'ici deux à trois ans, (...) nous aurons un problème de soutenabilité de la dette» et la France sera «vraiment surendettée», prévient le président de la Cour des comptes.

L’objectif que doit se fixer le budget selon Pierre Moscovici

Souhaitant se montrer positif, Pierre Moscovici a dessiné les objectifs que doivent se fixer les décideurs pour mettre sur pied un budget 2026 qui permettra à «la courbe de la dette de s’infléchir», sans quoi «nous aurons 120-130% de dette publique, nous aurons 4.000 milliards d'euros de dette, nous serons vraiment surendettés», ajoute-t-il. Il faut donc que les mesures fassent revenir le déficit en dessous des 5%. La copie du projet de loi de finances est donc raccord avec la vision du président de la Cour des comptes qui prévoit un retour à 4,7%.

Après une note d’optimisme, le Haut Conseil des finances publiques note au micro de nos confrères que «le problème, c'est la situation politique, l'instabilité que connaît la France, la difficulté à trouver des points d'accord et de consensus».

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