Nouveau coup de semonce de Pierre Moscovici. Avant de présenter un rapport sur la Sécurité sociale, le premier président de la Cour des comptes a une nouvelle fois alerté sur le dérapage de nos finances publiques observé ces dernières années, appelant la France à «reprendre le contrôle» de ses comptes. «Nous avons un déficit des finances publiques qui est abyssal», a-t-il déploré ce lundi 26 mai sur RTL. Avant de détailler : «Nous avons des déficits qui sont à 5,8% du PIB alors qu'ils devraient être à 3. Nous avons une dette publique qui est de 3 300 milliards d'euros, 113% du PIB.»

«Nous sommes les troisièmes en Europe. Nous avons une charge de la dette, c'est-à-dire un remboursement annuel de la dette qui était de 25 milliards d'euros en 2021, soit le budget du Logement qui aujourd'hui est à 67, c'est plus que le budget de la Défense, qui sera au-dessus du budget de l'Education en l'année prochaine», s’est-il inquiété. Pour Pierre Moscovici : «Nous avons, ces dernières années, en 2023 et 2024 en particulier, perdu le contrôle sur nos finances publiques. Ça vaut pour le budget de l'Etat, mais aussi pour l'Assurance maladie, pour la Sécurité sociale.»

La menace de l'austérité

Le premier président de la Cour des comptes estime qu’il devient urgent de «faire des économies et de réduire nos dépenses», car «les dérapages qui s'accumulent, ça fait de la dette ; la dette, c'est nos enfants qui la payent, la France qui perd de sa souveraineté, de sa capacité à agir, qui n'a plus d'argent pour investir». Il a notamment pointé les années 2023 et 2024, qu’il considère comme «des années noires» pour les finances publiques.

Malgré ce constat alarmant, pour Pierre Moscovici, il n’est pas question d'austérité. «L'austérité, c'est quand l'État n'est plus en état d'agir. C'est quand on s'appauvrit. C'est quand on touche les prestations. Nous n'en sommes pas là», a-t-il déclaré. «Nous avons 57% de dépenses publiques dans le PIB. L'austérité, elle peut nous arriver un jour si nos créanciers, les marchés, les fameux marchés, ceux qui nous prêtent de l'argent disent un jour : 'la France est trop mal gérée, donc on reprend notre argent'», a-t-il toutefois mis en garde.