
Pierre Moscovici écarte les hausses d'impôt comme levier principal pour redresser les finances publiques. Invité de Public Sénat vendredi 19 septembre, dans une émission enregistrée avant l’annonce de son départ de la Cour des comptes prévue d’ici la fin de l’année, il a estimé que pour réduire le déficit public et le ramener à 3% en 2029, «quantitativement, c'est plutôt vers les économies en dépenses qu'il faut se tourner que vers la fiscalité».
Le premier président de la Cour des comptes a également insisté : «sans arrêt augmenter les impôts, ce n'est pas la solution», rappelant le niveau déjà élevé des prélèvements obligatoires en France. Pour autant, il ne rejette pas complètement l’idée d’une fiscalité accrue : «Cela ne veut pas dire qu'il faut exclure la fiscalité», a-t-il précisé. «Dans un moment où on demande à tous les Français (…) de mettre la main à la poche, à tous les Français de faire un effort, il faut que les plus riches contribuent aussi.»
Pierre Moscovici appelle les très riches à contribuer davantage
L’ancien ministre socialiste et commissaire européen justifie cette demande par la nécessité de lutter contre «un sentiment d'inégalité croissante, d'injustice», notamment «le sentiment que certains sont préservés de l'effort qu'on demande à tous». Il a ajouté, interpellant les très riches : «Mettons que je sois immensément riche : qu'est-ce que ça me coûterait au fond de me dire ‘Je paie un peu pour mon pays’». Et de conclure : «Si on vous dit 1 ou 2%, c'est un peu, non ?»
Sans prendre position sur la taxe Zucman, du nom de l’économiste Gabriel Zucman, qui propose une imposition annuelle de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, Pierre Moscovici a reconnu que ce sujet faisait partie des débats en cours. Cette mesure est notamment soutenue par les socialistes dans le cadre du budget 2026, que le Premier ministre Sébastien Lecornu souhaite présenter sans censure des oppositions.


















