
Le budget 2026 est en plein débat à l’Assemblée nationale. Lundi soir, les députés ont notamment adopté un amendement du gouvernement alourdissant la contribution exceptionnelle des grandes entreprises. Et les débats risquent d’être tendus sur de nombreux points. Interrogé à ce sujet sur le plateau de LCI, le directeur général de Contribuables Associés, Benoît Perrin, a reconnu que Sébastien Lecornu avait compris qu’il fallait s’attaquer à des symboles, car «c’est ce qui plaît aux Français». Il a cité en premier lieu la suppression des droits à vie des Premiers ministres ou encore la restriction de certains budgets.
L’autre symbole auquel il s’est attaqué : la fraude sociale et fiscale. Enfin, le troisième point a été de présenter un plan d’économies, et «c’est là où le bât blesse», selon lui, ce qui explique pourquoi le Premier ministre ne parvient pas «à avoir l’adhésion des Français». «On a une croissance molle, des dépenses publiques excessives, des prélèvements obligatoires très importants», a rappelé Benoît Perrin. D’ailleurs, pour lui, la partie recettes est symptomatique avec des députés «qui n’ont qu’une obsession, à longueur de temps c’est de créer des taxes alors que, ce qu’attendent les Français, c’est de faire des économies».
«100% d’impôts et 0% d’économies»
Et ce qu’il reproche surtout, c’est le manque d’économies proposées : «Il y a très peu d’économies. C'est un mix entre 50% d'impôts et 50% d'économies. Les 50% d'impôts, je peux vous assurer qu'on les aura, les 50% d'économies je n'y crois pas», a-t-il lâché. Il a rappelé qu’il suffisait de lire le rapport réalisé par la Cour des comptes, en particulier le Haut conseil des finances publiques, expliquant que l’effort budgétaire est «100% d’impôts et 0% d’économies» : «C’est le premier trou dans la raquette.»
Le spécialiste a ensuite parlé de la stimulation de l’économie : «Concrètement il faut tout faire pour que notre économie redécolle», a indiqué Benoît Perrin, d’après lui le «seul moyen pour financer les services publics et les prestations sociales». Et dans ce cadre, afin de redonner du pouvoir d’achat aux Français, il faut «avoir des entreprises qui gagnent de l’argent».
La réforme des retraites doit «rétablir les comptes»
Le directeur général de Contribuables Associés s’est enfin penché sur le sujet des retraites qui représentent 25% de la dépense publique. «Donc dès qu’on touche un petit peu à un des leviers, un des paramètres, il y a des impacts budgétaires monstrueux», a-t-il fait comme constat, encore plus dans un pays où il y a de moins en moins d’actifs et plus de retraités.
Pour lui, la réforme des retraites n’a qu’un seul objectif «c’est de rétablir les comptes». Il a enfin rappelé que sa suspension coûterait sans doute 1,4 milliard d’euros, mais également que les recettes perdues seront équivalentes à 1,6 milliard d’euros, donc 3 milliards d’euros au total à partir de 2027. Ce sera même pire en 2035, soit 14 milliards en 2035, «des coûts abyssaux», selon lui. Et d’ajouter : «Le seul enjeu c’est qu’on travaille davantage.»




















