Où sont passés les 10 milliards d’euros de recettes de TVA qui étaient pourtant attendues en 2025 ? Dans le cadre de l’examen du projet de loi de fin de gestion (PLFG) qui ajuste les finances de l'année 2025, les députés ont mis l’accent sur ce trou, poussant le gouvernement à lancer une mission d’enquête. La ministre des Comptes publics a évoqué la faute aux colis chinois, mais sur le plateau de LCI, le directeur général de Contribuables Associés parle également du problème du gaspillage dans les achats publics.

Sur LCI, Benoît Perrin a voulu relancer le débat du montant de la commande publique. Selon lui, certaines voix évoquent le chiffre de 230 milliards d’euros, tandis que la Cour des comptes évoque plutôt le chiffre de 400 milliards. «C’est le budget total des retraites, ce sont des enjeux considérables», a-t-il laissé entendre. Selon lui, si on se base sur le chiffre de 230 milliards, avec 5% d’économies, «vous avez à peu près 10 milliards qui sont économisés par l’Etat».

Une «double marge» qui fait perdre de l’argent à tout le monde

Benoît Perrin souligne d’ailleurs que les montants sont si importants «qu’il suffit de gagner quelques pourcentages d’économies pour avoir de gros impacts sur le budget». Raison pour laquelle le contribuable ne peut être que «stupéfait» quand il voit ça, laisse entendre le directeur général de Contribuables Associés. «C’est un peu l’archétype du système kafkaïen dans lequel on est : les collectivités locales, les hôpitaux, l’Etat… passent par des centrales d'achat pour avoir de meilleurs prix, et le résultat, c’est l'inverse (qui se produit)», dénonce-t-il.

Selon Benoît Perrin, la solution est pourtant simple : «Il faut simplifier, mais en fait c’est compliqué», reconnaît-il. , déplore-t-il.«Les codes de marchés publics sont tellement compliqués, lourds, que l’Etat, les collectivités locales, les hôpitaux… préfèrent passer par cette centrale d’achats publics (…) quitte à payer plus cher».

Et cela a des conséquences terribles pour l’économie, laisse entendre le directeur général de Contribuables Associés, puisqu’il existe une «double marge». «Les collectivités locales savent qu’elles se font voler (…) les centrales d’achats, qui prennent leurs marges, et ensuite elles s’adressent à des grossistes qui prennent aussi leurs marges». Et Benoît Perrin de conclure : «Tout le monde est perdant.»