
Y a-t-il en France trop de largesses accordées aux hébergements d’urgence en faveur des migrants irréguliers ? C’est ce que pense Guillaume Kasbarian. Interrogé sur le plateau de CNews ce mercredi 3 décembre, l’ancien ministre du Logement rappelle qu’il a déposé un amendement à l’Assemblée nationale en ce sens fin octobre, prévoyant une «vérification obligatoire de la régularité des personnes prises en charge» dans les hôtels et «limitant la prise en charge des personnes en situation irrégulière visées par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) à une durée d’un mois».
Quelques jours plus tard, son amendement a été jugé irrecevable, ce qu’il regrette. Rappelant qu’il n’était pas du tout question de remettre en cause «l’accueil des personnes», le député (EPR) d’Eure-et-Loir le répète : «On ne va pas demander les papiers à un SDF que vous trouvez dans la rue et que vous sortez du froid.» Toutefois, il voudrait instaurer une vérification «au bout de 30 jours» pour voir si «cette personne est bien régulière».
Guillaume Kasbarian veut «sortir de l’hébergement d’urgence à vie»
Selon l’ancien ministre du Logement, et de la Fonction publique, les durées de séjour des migrants irréguliers sont beaucoup trop longues. «On ne peut pas avoir des migrants irréguliers dans les chambres d’hôtel qui restent une durée moyenne de trois ans.» Et le député de le marteler : «Aucun pays européen ne le fait, ni de gauche, ni de droite.» Selon lui, il faut se dire qu’il «n’est pas normal qu’on paye une chambre d’hôtel au-delà de 30 jours à des personnes qui n’ont pas de statut régulier».
Guillaume Kasbarian prévoit ainsi deux alternatives : «Soit c’est l’expulsion, soit c’est une question administrative.» L’ancien ministre évoque ainsi la régularisation pour les personnes «qui peuvent éventuellement travailler». Il ajoute : «Je préfère que ces gens-là travaillent, payent des impôts et se logent par eux-mêmes plutôt que le contribuable leur paie des chambres d’hôtel.»
Plus globalement, Guillaume Kasbarian veut «sortir de cet hébergement d’urgence à vie» et dénonce une «gabegie» financière depuis plusieurs années qui pourrait coûter jusqu'à trois milliards d'euros. Dans l’amendement qu’il a porté, l’ancien ministre rappelait que depuis le début des années 2000, l’hébergement des sans-abri avait fortement augmenté «en réponse à la croissance des besoins». Il était stipulé également : «En dix ans, les crédits de l’État pour ce secteur ont triplé, atteignant 3,2 milliards d’euros en 2023, finançant un parc de 334 000 places.»



















