Des «reculs inacceptables». A peine dévoilé par le Premier ministre, le plan visant à trouver environ 44 milliards d’euros dans le cadre du budget 2026 cristallise déjà toutes les tensions dans l’opposition. Après la menace de censure du Rassemblement national, de La France insoumise et du Parti socialiste, la CGT s’offusque des mesures proposées. Invitée de RTL ce mercredi matin, Sophie Binet s’est dite choquée de la demande du Premier ministre de «travailler plus», déplorant que ses alertes sur des «centaines de milliers de licenciements» ne soient pas prises en compte.

Selon la secrétaire générale de la CGT, non seulement ces mesures vont encore faire «passer à la caisse les travailleurs et les travailleuses, sans que les plus riches ni les grandes entreprises ne soient mis à contribution», mais en plus, elles ne seraient pas efficaces. «Le Premier ministre dit en avant la production, en réalité c'est en avant la récession», a tancé la leader syndicale. «Année blanche», niches fiscales, franchise sur les médicaments, suppression de jours fériés… autant de mesures qui vont faire perdre de l’argent aux Français, estime Sophie Binet.

Appel à la mobilisation dès la rentrée

«Nous allons tous perdre concrètement des centaines d’euros, voire plus, car les prix vont augmenter de 1,7% et toutes les prestations ne vont pas suivre», a-t-elle mis en avant, prenant l’exemple d’une personne bénéficiant de l’allocation adulte handicapé touchera «jusqu’à 200 euros de revenu en moins». Elle a rappelé que «la majorité des Françaises et des Français, quelques euros font la différence pour boucler les fins de mois».

Un «appauvrissement du pays» que la secrétaire générale de la CGT a encore dénoncé sur RTL, avant de tirer à boulets rouges sur la possibilité de supprimer deux jours fériés : «Le gouvernement nous a volés deux ans de vie, il veut maintenant nous imposer deux jours de travail gratuit. En réalité ce serait trois mois de travail gratuit par carrière en moyenne.»

D’ores et déjà, la CGT appelle à la mobilisation. Mardi soir, sur Franceinfo, Sophie Binet appelait à manifester à la rentrée : «Il nous trouvera sur son chemin. Nous avons deux mois pour organiser la rentrée.» Un appel réitéré sur RTL. Le rapport de force semble être lancé.