À l’attaque de «l’Himalaya» des dépenses publiques. Le Premier ministre veut mettre les Français à contribution de l’effort de 40 milliards d’euros au budget 2026 annoncé il y a quelques mois. «Au début du mois de juillet, je proposerai aux Français un plan de retour à l’équilibre des finances publiques sur trois ou quatre années», a lancé François Bayrou au micro de BFM/RMC mardi 27 mai. Ce plan «va demander un effort à tous les Français. Le plus juste possible, mais un effort suffisant pour que la France sorte de cette situation», a ajouté le chef du gouvernement.

Cette année, l’exécutif ne veut pas se laisser dépasser par le jeu des oppositions à l’Assemblée nationale et a déjà annoncé vouloir présenter une première version du budget 2026 dès cet été, «avant le 14 juillet». Celui-ci s'annonce exigeant : le gouvernement veut ramener le déficit de 4,6% du PIB en 2026 puis à 3% en 2029 pour rentrer dans les clous des normes européennes.

Y aura-t-il une augmentation des impôts au budget 2026 ?

Le mystère plane encore sur les pistes de financement de cet effort budgétaire. Mais François Bayrou se veut rassurant. «Je ne ciblerais pas une catégorie de Français à l'exclusion des autres», a-t-il assuré mardi matin laissant entendre qu’aucune hausse d’impôts n’était à envisager.

Le gouvernement s’est déjà engagé à ne pas augmenter les impôts en 2026 malgré d’importants objectifs d’économies, s’inscrivant ainsi dans la lignée de la politique d’Emmanuel Macron qui rejette fermement toute hausse d'impôt. «Penser que si l’Etat n’a plus assez d’argent dans ses caisses, il lui suffit d'augmenter les prélèvements (c’est un) raisonnement qui paraît simple, mais qui est intenable, car la France est déjà le pays qui détient le taux de prélèvements obligatoires, d’impôts et de taxes de toute nature le plus élevé dans le monde en 2024 […] Si nous choisissons de continuer à augmenter ces prélèvements, c’est notre pays qui, au bout du compte, en souffrirait», a argumenté François Bayrou mi-avril lors d’une conférence de présentation du budget 2026.

Pourtant, le précédent gouvernement de Michel Barnier avait adopté au budget 2025 une contribution exceptionnelle sur les plus hauts revenus. Le ministre de l'Économie, Eric Lombard s’est positionné mi-avril pour reconduire ce dispositif au budget 2026, un point qui ne semble pas faire consensus au sein de l’équipe de François Bayrou.

Vers la mise en place de la TVA sociale ?

Le chef du gouvernement s’est en revanche prononcé pour la mise en place de la «TVA sociale» qui vise à compenser les baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA. Il a dit vouloir que «les partenaires sociaux puissent s’emparer de cette question». «Je souhaite que tous ceux qui ont la responsabilité du monde du travail, du monde de l’entreprise et du monde des salariés acceptent de poser ensemble cette question», a-t-il poursuivi, ajoutant que «le travail en France n’est pas récompensé comme il devrait l'être». Le 13 mai sur TF1, Emmanuel Macron avait dit envisager la tenue «dans les prochaines semaines» d'une conférence sociale «sur le mode de financement de notre modèle social» qui «repose beaucoup trop sur le travail». La TVA sociale pourrait donc bien être l’une des pistes du gouvernement au budget 2026.

Mardi matin, François Bayrou s’est également dit «prêt à revoir la totalité de la question du financement du modèle social français». «Le pays est en situation de surendettement et plus grave, la France est un pays qui produit moins que ses voisins. Tous les mois, on dépense 10% de plus que ce qu'il rentre dans les caisses. C'est une situation insupportable qui ne peut pas durer», a-t-il ajouté. «Un pays comme le nôtre ne devrait pas dépenser plus que la croissance», a conclu François Bayrou.