
Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a exprimé ce vendredi 17 octobre ses inquiétudes concernant la suspension de la réforme des retraites, notamment en raison de ses conséquences sur les finances publiques. Si le gouvernement évalue son coût à 2,2 milliards d’euros sur deux ans, Pierre Moscovici l’estime plutôt «entre 2,2 et 3,5 milliards d’euros». Un montant «limité, mais pas négligeable», souligne-t-il. Il appelle surtout à regarder au-delà, et à s’attarder sur le déséquilibre structurel du système de retraite français.
«Aujourd’hui, en 2025, il y a un déficit de 6,6 milliards d’euros du financement des retraites sur le régime général. Si on continue comme ça, il y aura 15 milliards en 2035 et 30 milliards en 2045», a-t-il averti ce vendredi 17 octobre sur le plateau de l’émission Bonjour ! sur TF1. Et de rappeler :«Mais ces 15 ou 30 milliards incluent une chose, c’est le rendement de la réforme. La réforme devait rapporter 10 milliards d’euros d’ici à 2030 (…) Si on ne trouve pas ces 10 milliards d'ici 2030, il faudra les trouver autrement, ou acceptez que notre financement des retraites soit durablement déficitaire.»
Le débat sur la réforme des retraites reviendra après 2027
Une situation d’autant plus préoccupante, souligne-t-il, que la France est «un pays qui vieillit, avec un ratio entre les actifs et inactifs qui se dégrade», ce qui constitue, selon lui, «un problème réel». L’ancien ministre de l’Economie considère que l’annonce de Sébastien Lecornu relève d’«une décision politique», mais insiste : «Nous n’en avons pas fini avec la question des retraites.» Pour lui, le débat reviendra après 2027, et devra porter sur des réformes plus structurelles, à l’image de celles engagées dans d’autres pays européens mieux préparés au défi démographique.
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