Une enveloppe qui ne fait pas l’unanimité. Dans la matinée du lundi 8 décembre, les sénateurs ont adopté les crédits de la mission «Immigration, asile et intégration» du projet de loi de finances pour 2026. Ils sont en hausse de 80 millions par rapport à l’année dernière et atteignent 2,16 milliards d’euros, rapporte Public Sénat. Une mesure dont se réjouit la majorité sénatoriale de la droite et du centre. «Des moyens à la hauteur pour atteindre l’objectif de 3 000 places de rétention à l’horizon 2029», a expliqué la rapporteure LR Marie-Carole Ciuntu.

Pointant notamment du doigt le taux «trop faible» de l’exécution des OQTF (11 % en 2025), la sénatrice affirme que «l’abondement d’un budget ne constitue pas en soi une politique publique». La présidente de la commission des lois, Muriel Jourda, a également salué l’affectation du budget Asile vers les personnels de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. «Si nous traitons dans de meilleurs délais, nos demandes d’asile, nous pouvons espérer avoir moins besoin de places d’hébergement des demandeurs et moins d’allocations de demandeur d’asile (ADA) à verser», a souligné la sénatrice.

La gauche milite pour plus d’intégration

A gauche, cette mesure fait grincer des dents. Le sénateur communiste de Paris, Ian Brossat, estime que cette « hausse des crédits sert d’abord à financer la répression plutôt que l’intégration ». « Vous dites que l’immigration doit être mieux organisée, mais vous consacrez l’essentiel du budget à la répression », ajoute le parlementaire.

Par ailleurs, des amendements défendus par les centristes et le RN ont proposé de réduire les dotations de l’Etat allouées à des associations considérées comme «militantes». Pour rappel, au mois de mai dernier, avait été adoptée la proposition de loi de la sénatrice des Républicains Marie-Carole Ciuntu visant à écarter ces associations des centres de rétention administrative (CRA). Mais les amendements ont reçu des avis défavorables de la part de la commission et du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.