
Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, met en garde contre la tentation d’alourdir davantage la fiscalité. Invité ce lundi 10 novembre sur franceinfo, il a appelé les députés à être «raisonnables» et à faire preuve de retenue sur les nouveaux impôts. Le locataire de Bercy a assuré que le gouvernement s’efforce de bâtir un budget équilibré, fondé sur des «efforts partagés par toutes et tous». Mais, selon lui, les propositions adoptées au fil des débats ces derniers jours risquent de peser sur l’économie tricolore.
«Quand on fait la somme de ce qui concerne les plus aisés – CSG patrimoine, contribution différentielle sur le revenu, etc. – et les grandes entreprises, on est à plus de 11 milliards d’impôts en plus par rapport à l’année dernière», a-t-il souligné, rappelant que ces catégories avaient déjà été mises à contribution en 2024. Roland Lescure s’inquiète de la multiplication des taxes votées par les députés, parfois sans cohérence avec les engagements internationaux de la France.
«Ça asphyxie la croissance»
«Dans le projet de loi de finances, tel qu’il est avancé, il y a des dizaines de milliards d’impôts, dont une bonne partie est totalement inopérante, mais elle a quand même été votée», a-t-il déclaré. Et de préciser : «Plus de 30 milliards sur les multinationales, c’est totalement inconventionnel, c’est contraire à tous les accords internationaux de la France, mais elle a été votée.» «On a eu une tendance à multiplier les impôts, mais moi, je dis : attention, 30 milliards d'impôts et 30 milliards de dépenses en plus, ça ne bouge pas le déficit, mais ça asphyxie la croissance», a prévenu le ministre.
Selon lui, l’économie française «résiste» et «fait mieux que l’Allemagne, l’Italie et la moyenne de l’Europe», mais nous devons rester «prudents», car c’est l’activité économique qui «permettra de sauver notre modèle social». Les députés reprendront ce mercredi l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour une ultime journée de débats. La séance commencera par la question de la suspension de la réforme des retraites, mais parvenir à un vote global du texte avant la fin du délai constitutionnel – fixé à mercredi minuit – s’annonce compliqué.


















