
Le président du Rassemblement national a appelé, vendredi 28 novembre, ses partisans à se mobiliser contre un décret sur les certificats d’économie d’énergie, accusant le gouvernement d’augmenter les prix de l'essence. Une affirmation dont s’est défendue dès le lendemain le ministre de l'Economie sur BFMTV.
«Jordan Bardella, soit il ne sait pas de quoi il parle, soit ment comme un arracheur de dents», a alors répondu Roland Lescure à la polémique, ajoutant que les «certificats d'économies d'énergies, ce ne sont ni des taxes, ni des impôts. [...] Ce sont des contributions des énergéticiens à la transition écologique.» Créé en 2005, ce dispositif repose sur le principe du «pollueur-payeur», rappelle le ministre. Il oblige ainsi les fournisseurs d'énergie à financer des actions de réduction de la consommation d'énergie et d'amélioration de l'efficacité énergétique.
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Une polémique ne vient, pour autant, jamais seule. Derrière les allégations du RN se cache un décret paru au Journal officiel le 4 novembre dernier, relatif à la sixième période des certificats d'économies d'énergie (CEE), qui s'étend du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2030. Celui-ci permet aux ménages de bénéficier d'une aide pour mener à bien des travaux de rénovation énergétique en matière d'isolation, de chauffage et de régulation ou encore de production d'eau chaude et de ventilation.
Cependant, le problème soulevé par le RN est que ce décret revoit les objectifs à la hausse en matière de transition écologique, puisque la France veut atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Ainsi, l'enveloppe consacrée à ce dispositif devrait atteindre plus de 8 milliards d'euros en 2026, contre 6 milliards d'euros en 2025.
Et, comme le note un rapport de la Cour des comptes, publié début 2024, «le coût associé aux CEE est supporté par les ménages et les entreprises du secteur tertiaire, s’apparentant sur le plan économique à une taxe sur l’énergie». En 2023, chaque ménage, en acquittant ses factures d'énergies, avait donc financé à hauteur de 164 euros ce dispositif du gouvernement.
















