Le gouvernement Lecornu 2 tiendra-t-il parole ? Dans un entretien accordé aux Echos ce dimanche 19 octobre, le ministre de l’Economie et des Finances, Roland Lescure, a assuré que la suspension de la réforme des retraites, promise par le Premier ministre Sébastien Lecornu, serait bien respectée. Un geste qu’il qualifie de «prix du compromis», dans un contexte politique délicat où l’exécutif tente de préserver la cohésion de la majorité.

«Le Premier ministre a placé cet engagement au cœur de sa déclaration de politique générale. Sa parole sera respectée», affirme Roland Lescure, en appelant à la confiance malgré les doutes qui s’expriment. «J'entends la méfiance et les inquiétudes qui s'expriment. Mais je le dis avec toute la gravité du moment : faites-nous confiance, l'engagement sera tenu», poursuit-il. Favorable à la réforme lors de son adoption sous le gouvernement d’Elisabeth Borne, Roland Lescure dit rester convaincu de sa nécessité : «J'étais au gouvernement quand cette réforme a été adoptée. Je la soutenais et je suis encore convaincu que cette réforme est nécessaire», rappelle-t-il.

LFI et le RN réclament une «lettre rectificative»

Le locataire de Bercy reconnaît toutefois les positions divergentes au sein de la majorité : «Je comprends mes collègues parlementaires de la majorité qui y tiennent. Mais sa suspension est le prix du compromis», indique-t-il. Cette suspension a été décisive dans les tractations ayant permis à Sébastien Lecornu de rester à Matignon. Pour la mettre en œuvre, le gouvernement prévoit de l’inscrire dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Mais cette voie inquiète : certains redoutent que le recours aux ordonnances, en cas d’enlisement des débats, permette au gouvernement de contourner l’engagement. En réaction, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon demandent que la suspension soit clairement intégrée dans le texte budgétaire avant son examen à l’Assemblée. Sur X, la présidente du groupe RN a réclamé une «lettre rectificative» du Premier ministre «pour garantir la viabilité juridique d’une suspension de la réforme des retraites», avant l'examen en commission à l'Assemblée ce jeudi 23 octobre.

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