Une petite révolution dans le budget. Le Sénat a confirmé la suppression de 4 000 postes d’enseignants en 2026. Dans le détail, cela concerne 2 400 postes dans le premier degré et 1 600 dans le second, note Public Sénat. Et pour cause, l’enseignement n’est plus le premier budget de l’État. «Un choix mesuré du gouvernement» pour le rapporteur des crédits de l’enseignement, Olivier Paccaud. Le député LR avait même un temps envisagé de porter le nombre à 8 000 postes supprimés, avant de faire machine arrière pour soutenir la proposition de l’exécutif.

Pour justifier une telle mesure, le ministre de l’Éducation nationale a argué que 110 000 élèves de moins vont à l’école en 2025. Un phénomène qui devrait s'amplifier dans les années à venir, avance Édouard Geffray. Un argument fallacieux pour la gauche. «Pendant des années les effectifs n’ont cessé d’augmenter et pourtant les postes disparaissaient de la même façon», s’est étonné le sénateur PS Colombe Brossel. Il a alors interrogé le ministre : «On devrait croire que seule la démographie guide vos choix budgétaires ? Ce n’est pas sérieux.»

Des postes supprimés… et des postes créés !

De son côté, Annick Billon, sénatrice centriste, a répliqué que «certains partent du postulat que plus l’on met des enseignants, meilleurs seront les résultats». Toutefois, selon elle, «il faut envisager des réformes sur le temps long, ce budget présente une certaine stabilité». D’autant qu’elle en est persuadée, «le nombre d’enseignants n’augmentera pas nécessairement le niveau des élèves».

Et ce n’est pas parce que des postes sont supprimés que d’autres ne sont pas créés, avait prévalu, il y a un mois, le ministre de l’Éducation : «D’un côté, ce sont des postes qui correspondent, pour faire simple, à l’effondrement démographique, et de l’autre, il y a des créations de postes qui correspondent aux concours, qui seront en fait nos futurs professeurs.»