Une volonté de «renverser la table» sans toutefois «attaquer le modèle social». Selon le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi, les cotisations patronales et salariales ne devraient plus financer la santé et la famille. Selon lui, les charges sur la retraite, «qui est un droit qu'on doit aux salariés», et le chômage, peuvent rester identiques, mais pas la santé ou la politique familiale, «qui sont un sujet de la Nation», rapporte BFM TV.

Le dirigeant de l’organisation patronale représentative des PME rappelle que, lors de la période d’après-guerre, «l'économie était fermée, on consommait français, il n'y avait pas la mondialisation, on choisissait de prendre [ces charges, ndlr] sur la production, car il y avait beaucoup de salariés et peu de retraités». «Mais on n'est plus en 1945, et dans un monde ouvert, de concurrence, où le nombre d'actifs est plus faible, pourquoi est-ce encore à nous de payer le modèle social ?», déplore-t-il.

Le patronat soutient l'idée de tels transferts

Ainsi, pour Amir Reza-Tofighi, la prochaine élection présidentielle permettra d'avoir ce débat : «sinon il y aura toujours des salariés qui considèrent qu'ils ne gagnent pas assez et paient pour tout le modèle social, et des entreprises qui auront l'impression de payer toujours plus sans avoir les capacités de mieux payer leurs salariés», tout en rappelant qu’il ne souhaite en aucun cas remettre en cause le modèle social. «J'en suis le fruit, et je serai le dernier à l’attaquer», explique-t-il.

Alors que l'ensemble du patronat soutient l'idée de tels transferts, la ministre sortante des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait confié, il y a quelques jours, que les 30 millions d'actifs ne devaient pas «payer pour tout le monde», soumettant l’idée «qu'une partie des cotisations sur le travail payées par les entreprises, les salariés, les fonctionnaires, par nous, actifs qui travaillons, soient re-réparties sur toutes les richesses».