Quelle conséquence aura la démission de Sébastien Lecornu sur l’économie française ? Pour l’heure, l’annonce du Premier ministre désormais démissionnaire a plongé les marchés dans l’incertitude, à commencer par le CAC 40. Davantage de pression sur la dette également, et des taux à dix ans qui se tendent… de quoi faire craindre au patron du Medef un «étouffement progressif du pays», car selon Patrick Martin, «le décrochage de l'économie française est enclenché». Invité de l’émission C dans l’air, Marc Fiorentino a également fait part d’une vive inquiétude.
Le spécialiste des marchés financiers, cofondateur de MeilleurTaux Placement et dirigeant d’Euroland Corporate, a rappelé sur France 5 qu’on parlait «beaucoup de crise financière, mais pas de crise économique». Or, selon lui, «nous sommes en crise économique depuis la dissolution de juin 2024». Il va même plus loin en estimant que le «pays est à l’arrêt», ce que l’on peut voir grâce à trois indicateurs.
Un taux d’épargne record, des investissements en berne
Quels sont ces indicateurs ? Marc Fiorentino cite «les ménages (qui) ne consomment plus» et «le taux d'épargne (qui) n'a jamais été aussi élevé» avec «un niveau record hors Covid». Enfin, troisième point, le fait que «les PME, les TPE, les artisans et les ETI ont arrêté totalement d’investir». Quant aux investisseurs internationaux, «ils ne regardent plus les entreprises dont l'activité est centrée sur la France», dépeint le spécialiste.
Selon le spécialiste, on n’est «pas encore dans le pire», en revanche, il est nécessaire d’anticiper. Le cofondateur de MeilleurTaux Placement estime que la France a la chance, et la malchance d’être dans la zone euro «qui ne va pas si mal», avec une Allemagne qui redémarre et l’Espagne et le Portugal qui vont bien. Toutefois, on est «le seul pays en crise» et la BCE aurait donc droit d’intervenir sur la dette française. «Il faut réduire la dette, mais déjà pas l’augmenter», plaide Marc Fiorentino qui redoute une chose : que l’on soit déjà «en train de préparer une année blanche pour 2026».
