Sébastien Lecornu est en colère, quelques heures après que la partie recettes du budget a été rejetée massivement par les députés. Ce lundi 24 novembre, il a dénoncé le «cynisme de certains partis» qui parlent «d'échec». Toutefois, pour les opposants au texte, c’est plutôt un soulagement. C’est ce qu’a laissé entendre le président de France Industrie dans «La Matinale» de Franceinfo dimanche 23 novembre. Si le vrai soulagement sera un «budget final», Alexandre Saubot a raillé un texte aux allures de «musée des horreurs».

Ces «horreurs», ce sont les impôts et taxes votés ces dernières semaines que le directeur général du groupe Haulotte fustige. Des «conjonctions d'alliances ont fait voter des dizaines de milliards d'euros d'augmentation d'impôts dont de nombreuses étaient d'ailleurs soit non constitutionnelles», souligne-t-il, avant de dénoncer un message «pas bon» envoyé au monde économique. S’il a réfuté sur Franceinfo le qualificatif de «budget anti-entreprises», il a préféré les termes «d’anti-France».

Les entreprises «moteurs» de la richesse

Pour Alexandre Saubot, «les entreprises ne sont que le reflet de notre capacité à créer de la richesse». Or, actuellement, bien que «le moteur» des richesses soit les entreprises, «la France ne crée pas assez de richesses», assure-t-il. Selon le patron de l’agence qui œuvre en faveur de la compétitivité et de l’emploi des entreprises, c’est ce qui explique le recul du PIB par habitant, les fins de mois difficiles ou le «sentiment de déclassement».

Pour rappel, France Industrie faisait partie des signataires de la lettre envoyée au Premier ministre il y a une dizaine de jours, dans laquelle treize organisations s’inquiétaient du budget. Elles dénonçaient notamment les «53 milliards d’euros de hausses de fiscalité». Visiblement agacé, Sébastien Lecornu avait laissé entendre qu’il était «problématique» que «le monde économique s’inquiète avec des problèmes et des taxes qui n’existent pas».

Les impôts ne résoudront pas «les problèmes du pays»

Toutefois, le patron de France Industrie tient à rappeler que «dans le pays le plus fiscalisé du monde (…) aucune hausse d'impôts sur qui que ce soit ne pourra contribuer à résoudre les problèmes du pays». Alexandre Saubot a également dénoncé le chiffre 211 milliards d'aides aux entreprises invoqué par la gauche, un «chiffre qui n’existe pas», rappelant que les entreprises avaient des prêts, des «barèmes de calcul de TVA ou de charges sociales». Il a enfin qualifié de «légende urbaine» le fait que les grandes entreprises paient moins d’impôts que les petites ou moyennes. Et il l’a martelé : le meilleur moyen est de «reprendre le chemin de la croissance et de la création de richesses.»