Tous les patrons n’ont pas le même avis sur la situation actuelle dans le pays, la nécessité de taxer les entreprises ou les choix à faire dans le futur. Ce mardi 30 septembre, le président-directeur général de la Coopérative U, Dominique Schelcher, a répondu avec fermeté à Eric Larchevêque. Pour rappel, il y a quelques jours, le cofondateur de Ledger avait alerté sur la conjoncture française actuelle, «dramatique», et sur la «dette en explosion». Il conseillait ainsi aux jeunes entrepreneurs de «partir».

Pour le PDG de la Coopérative U, il ne s’agit évidemment pas de la bonne solution. «Je ne suis pas d’accord avec lui. L’ambiance n’est pas bonne, elle est difficile (…) il ne faut pas quitter la France, il faut continuer à se battre», a-t-il répondu sur BFMTV. Dominique Schelcher, qui est à la tête d’un réseau de 1 200 patrons, leur réclame justement de «faire preuve d’optimisme», certes «pas béat, mais de combat», notamment parce que la consommation des Français «tient».

S’appuyer sur l'emploi local

Le patron de grande distribution ne comprend pas ces appels à quitter le navire en pleine tempête. «Ce n'est pas quand ça va mal qu’il faut partir, il faut rester et se battre et essayer d’échanger les choses», a-t-il martelé sur le plateau de BFMTV. D’accord avec les propos de Jean-Louis Borloo pour qui «on va à la catastrophe» et «il faut tout relancer», Dominique Schelcher martèle qu’on ne règle pas une situation «avec des rustines».

Alors que la France vieillit et qu’elle dispose de moins d’actifs pour financer les retraites, le PDG de Coopérative U plaide pour un engagement durable sur le territoire national, en s’appuyant sur l'emploi local et la souveraineté économique. Mais pour cela, il y a des limites à ne pas dépasser. «Les prélèvements obligatoires sur les entreprises en France sont les plus élevés d’Europe, on est à plus de 45%», rappelle-t-il. Et d’ajouter : «On ne peut pas aller au-delà.»

Baisser le coût du travail

Dominique Schelcher a enfin rappelé que la France était «au ralenti», avec probablement «moins de 1% de croissance» en fin d’année. En comparaison, l’Espagne devrait être à 2,3%, a-t-il souligné. Enfin, le grand patron s’est inscrit en faux contre la taxe Zucman, même si aucun des patrons de la coopérative n’est concerné. «On est contre quand même», a-t-il asséné. S’il se dit d’accord pour davantage de justice fiscale, et pour des «rééquilibrages» sur le patrimoine privé, pour lui, la réforme la plus importante à faire est «de baisser le coût du travail, les charges sur le travail». Car actuellement, son constat est simple : «Les Français, en partie, vont mal.»