
«Ça renverse un peu le rapport de force» considère Antoine Foucher. Selon le président de Quintet, cabinet de conseil en stratégie sociale et compétences, invité sur le plateau de BFMTV mercredi 26 novembre, les employeurs ne sont plus aussi puissants qu'auparavant vis-à-vis des salariés. Selon Antoine Foucher, ces dernières décennies, les employeurs pouvaient se permettre de dire à un salarié «si vous n'êtes pas contents de votre job, la porte est ouverte, je trouverai quelqu'un d'autre», mais d'après l'ancien directeur de cabinet de la ministre du Travail, «c'est de moins en moins vrai».
«On le voit dans les enquêtes France Travail ou de l'Insee» explique-t-il. Sur les quatre dernières années, les tensions de recrutement sont les «pires depuis qu'on les mesure». D'après les chiffres de l'Insee dans le secteur des services par exemple, à partir de 2021, le pourcentage des entreprises rencontrant des difficultés est en moyenne de 40,2%. Et selon Antoine Foucher, «ce qui corrobore» cette situation, c'est également le «comportement des employés».
86% des démissionnaires trouvent un CDI
Ce comportement, c'est le départ. «On n’a jamais autant démissionné en France» décrit Antoine Foucher, «2 millions de personnes démissionnent de leur CDI» par an et «500 000 signent une rupture conventionnelle» sur 16 millions de personnes travaillant en CDI. Et «contrairement à ce qu'on peut entendre» estime le président de Quintet, ces personnes ne signent pas des ruptures conventionnelles pour «aller à la piscine» ou «partir autour du monde». Selon lui, ces cas-là sont une minorité, en réalité 86% d'entre eux retrouvent un emploi CDI dans les six mois.
«Une grande partie des salariés ont bien intégré que le rapport de force a un peu évolué» résume Antoine Foucher. Et la recherche d'une herbe plus verte dans un autre bureau n'est pas toujours motivée par le salaire. «En France dans la majorité des cas, les boîtes n'ont pas beaucoup de marge pour augmenter les salaires» observe le président du cabinet de conseil. Selon lui, le principal motif de démission et de réembauche est la recherche de «meilleures conditions de travail». Un sujet sur lequel «les boîtes françaises peuvent progresser» conclut-il.


















