
La période, pas si lointaine, où il était encore commun de passer toute une carrière dans la même entreprise semble bien révolue. Selon une étude publiée mardi 2 septembre par le site LiveCareer, spécialisé dans la création de CV en ligne, les périodes d'inactivité professionnelle des Français ne cessent de s’allonger depuis plusieurs plusieurs années. Pour parvenir à ce constat, les data scientists ont réalisé une recherche basée sur l’analyse de 10 millions de CV français, créés entre 2020 et 2025, via l’outil de création disponible sur le site LiveCareer. Les experts ont comparé les intitulés de poste et les dates d’emploi déclarées, en ne retenant que la version la plus récente du CV de chaque utilisateur afin de garantir la fiabilité des résultats. Cette analyse a permis d’identifier les périodes d'inactivité d’au moins un mois, trois mois, six mois et plus de 12 mois.
Premier enseignement de l’étude, les interruptions longues de carrière sont en nette progression. En 2025, plus de 39% des candidats présentent dans leur CV une période d'inactivité d’au moins 12 mois, contre seulement 34% les années précédentes. «Cette tendance traduit la banalisation des arrêts longs liés à la garde de proches, aux études, après un burn-out ou à une reconversion professionnelle», est-il précisé dans l’étude.
Un pause de six mois sur près d’un CV sur deux
De plus, les interruptions courtes sont plus fréquentes puisque plus d’un CV sur deux analysés (61%) présente une pause d’au moins un mois. «Le marché du travail français ne s’est pas totalement stabilisé depuis la pandémie, il reste un environnement complexe pour les actifs, est-il expliqué dans l’étude. La hausse continue des licenciements et des reconversions, combinée à de nouvelles attentes professionnelles, expliquent également la recrudescence des périodes d'inactivité.»
En plus d’être plus nombreuses, les périodes d'inactivité des salariés français sont aussi de plus en plus longues. En 2025, près de la moitié des CV examinés (48%) présentaient une pause de six mois et plus, soit 7 points de plus qu’en 2021. Les périodes d'inactivité de trois mois deviennent aussi la nouvelle norme puisqu’elles figurent sur 54% des CV analysés. Dans le même temps, les parcours professionnels sans interruption reculent logiquement puisqu’en 2025, seulement 39% des CV ne présentent aucun “trou”, contre 48% en 2021.
«Les carrières linéaires et continues laissent place à des trajectoires diversifiées et moins traditionnelles», expliquent les auteurs de l'étude. A noter également que les conséquences de la crise du Covid persistent sur le marché du travail : après une stabilisation entre 2022 et 2024, les périodes d’inactivité repartent à la hausse en 2025. «Cela montre que les effets de la pandémie, l’incertitude économique et l’évolution des attentes professionnelles continuent d’influencer les rythmes de travail en France», conclut l’enquête.



















