La ville de Paris aurait tendance à fragiliser ses commerces locaux, tandis qu’elle rayonne à l’international. C’est le constat que dresse la CPME Paris dans un communiqué, en s’appuyant sur deux sondages exclusifs Cluster17. Pour son président, Bernard Cohen-Haddad, «la mandature qui s’achève a été une mandature “perdue” pour les TPE-PME parisiennes». En 2024, selon les sondages, la ville aurait vu une envolée de 22 % des défaillances d’entreprises, le chiffre aurait atteint 4 500 cas, soit un niveau inédit depuis quinze ans.

En réaction, le président de la CPME Paris a publié mercredi 10 décembre un Livre blanc de mesures à mettre en place pour protéger les commerces locaux. Parmi ces mesures figure notamment l’instauration d’un «Parisian Small Business Act», qui consisterait à réserver une grande part des commandes publiques aux TPE-PME locales, tout en leur garantissant des paiements à trente jours. Ce Livre blanc propose aussi un moratoire fiscal pour cesser l’augmentation des impôts sur la mandature 2026-2032, et de favoriser l’accès aux logements sociaux pour les «travailleurs essentiels», qui recouvrent les salariés de la restauration, boulangerie, etc., pour arriver à bout de la pénurie de main-d’œuvre.

L’exigence d’une réforme de la gouvernance de Paris

Au-delà de ces mesures concrètes, qui figurent parmi un ensemble de trente propositions, la CPME explique dans ce communiqué qu’il serait indispensable de réformer la gouvernance de Paris, en créant un Conseil économique, social et environnemental parisien (CESEP). Pour la Confédération, cette mesure est la seule qui rétablisse la confiance et garantit que les décisions de la mairie de Paris ne se fassent plus au détriment de l’activité économique. À condition, bien sûr, que ce Conseil soit doté de son propre budget.

La CPME veut maintenant transformer ce mécontentement en force politique pour provoquer «l’indispensable sursaut municipal».