Lors de son discours à Vienne, en Autriche, samedi 22 novembre, Christine Lagarde a prononcé une double injonction : réduire la dette, tout en orientant les dépenses publiques vers des secteurs d'avenir. Selon BFMTV, la présidente de la Banque centrale européenne incite les gouvernements européens à investir dans l'éducation ou la recherche, par exemple. Pour elle, le problème n'est pas uniquement le respect des règles budgétaires, mais surtout l'importance donnée «aux dépenses qui soutiennent la croissance potentielle et les priorités stratégiques essentielles».
«Les niveaux d'endettement public dans la zone euro restent élevés et doivent diminuer», rappelle Christine Lagarde. Toutefois, en s'enfermant dans des politiques d'austérité, les économies de la zone euro prennent le risque de tomber dans un «cercle vicieux» sans solution pérenne pour réduire leur déficit. L'ancienne directrice du FMI met ainsi en garde contre le manque d'investissement pour assainir les finances publiques, qui peut entraîner une «stagnation budgétaire».
Réduire la dette mais pas n'importe comment
Pour mener de front ce double objectif, Christine Lagarde conseille aux économies européennes de mutualiser leurs dépenses, par exemple en recherche et développement. En combinant leurs forces, les gouvernements européens pourraient favoriser l'innovation, la défense et «dissuader les acteurs hostiles». À titre d'exemple, la Commission européenne vient de créer un mécanisme pour autoriser le prêt de 150 milliards d'euros au sein de l'Union européenne pour renforcer la défense aérienne, l'artillerie et les systèmes anti-drones à l'échelle européenne.
La présidente de la BCE conseille également aux gouvernements européens de faire usage des «instruments budgétaires européens» afin de faire entrer «des capitaux privés » dans leur économie. À l'heure actuelle, la défense européenne, mais aussi la lutte contre le dérèglement climatique ou encore les innovations numériques pourront nécessiter jusqu'à 1 200 milliards d'euros par an d'ici 2031.
