
La présidente de la Banque centrale européenne n’a pas caché son inquiétude quant à la situation politique actuelle en France, dans ses propos diffusés par Radio Classique et relayés par BFMTV. «Tous les risques de chute de gouvernement dans tous les pays de la zone euro sont préoccupants», a-t-elle déclaré. Pour elle, les événements politiques ont un «impact évident» sur l’économie, mais aussi sur les marchés financiers. Des paroles prononcées alors que le vote de confiance auquel se soumettront le Premier ministre François Bayrou et son gouvernement arrive dans une semaine, et que son issue semble très incertaine.
Concernant les rumeurs de mise sous tutelle de la France par le Fonds Monétaire International, Christine Lagarde n’est pas inquiète. Selon elle, pour que cette intervention ait lieu, il faut que la balance courante du pays soit «gravement déficitaire» et que le pays ne puisse pas faire face à ses obligations. «Ce n’est pas le cas aujourd’hui de la France», a-t-elle précisé.
Signature française fragilisée, Europe sous pression
Malgré tout, la présidente de la BCE a pointé un signe préoccupant pour le pays : la dette française coûte maintenant plus cher à financer. «La signature française (...) est associée à une prime de risque. Et le supplément de coût pour la dette française a augmenté et se trouve juste en dessous de l’Italie», a-t-elle observé.
Enfin, Christine Lagarde a aussi évoqué les droits de douane américains, et a salué le fait qu’il y ait désormais moins d’incertitude depuis l’accord conclu avec l’Union européenne sur des droits de douane de 15%. Elle a cependant précisé qu’une décision récente d’une cour d’appel fédérale américaine invalide certaines mesures de Trump et qu’elle pourrait bien mener à une renégociation encore plus favorable à l’Europe.


















