Il est aujourd’hui retiré de la vie politique française. Toutefois, à 63 ans, Arnaud Montebourg garde toujours un œil sur ce qui se passe dans le pays, encore plus quand la situation actuelle le touche de près. Le déficit public, la dette, les débats autour du budget 2026 à l’Assemblée nationale… l’ancien locataire de Bercy est en première ligne puisqu’il est notamment le fondateur de la marque française de miel Bleu Blanc Ruche. Invité à répondre aux questions des Grandes Gueules sur RMC depuis le salon du Made in France (MIF) qui vient d’ouvrir porte de Versailles (Paris), l’ancien ministre a dressé un tableau sombre de la situation actuelle.

S’il n’est pas préoccupé essentiellement par le déficit des finances publiques, Arnaud Montebourg s’est dit «obsédé» par le déficit commercial, déplorant la place de la France sur la scène européenne. «On est la lanterne de rouge de l'UE. On fait moins bien que la Grèce», a-t-il asséné. Avec 100 milliards d’euros de déficit, la France «achète tout ce qu’elle consomme», rappelle-t-il, sans pour autant produire. «Conséquence : On s'appauvrit», s’inquiète-t-il.

Relancer l’activité économique, en particulier en France

Depuis le MIF, Arnaud Montebourg a déploré les chèques de l’ordre de 20 milliards d’euros «grosso modo» faits chaque année à l’Allemagne ou à la Chine. «C’est de l’argent qui part au lieu de rester en France, qui devrait produire de la richesse», s’est-il agacé. Et pour lui, la solution est toute trouvée : il est nécessaire de rééquilibrer la balance commerciale. «Avec ça, vous allez régler vos problèmes de finances publiques», a-t-il mis en avant.

A titre de comparaison, l’ancien ministre de l’Economie et député a cité l’Allemagne avec son excédent de 200 milliards ou encore l’Italie avec 60 milliards. De l’autre côté, il y a la France avec un déficit de 100 milliards d’euros. «On leur donne notre argent, donc on s’appauvrit», a-t-il martelé une nouvelle fois. Et selon lui : «On ne peut pas remonter la pente avec des impôts, mais avec l'augmentation de l'activité économique.»

Quelles sont les solutions ? Il faut davantage travailler. Selon Arnaud Montebourg, il y a dans l’Hexagone 68% des Français qui «sont au travail». En Allemagne, ils sont 76%. «Il n’y a pas assez d’activités», a-t-il lancé, plaidant pour la création de «boîtes» et de «nouveaux modèles compétitifs» afin de «se remettre à produire». La clé passerait d’ailleurs, selon lui, par le Made in France. «Travaillons et le problème sera réglé en dix ans», a-t-il conclu avec assurance.