
Pour François Hollande, c'est non-négociable. Si la France veut «participer au réarmement, il faut qu’elle ait un budget de la défense voté dans le cadre de la loi de finances» expose l'ancien président. Dans un entretien donné au Monde, repris par France 24, il analyse les conséquences de la fragilité de la France dans le cadre du plan de paix proposé par Donald Trump à l'Ukraine. «Dans ce contexte, la fragilité de la France est un élément d'insécurité supplémentaire pour l'Europe» se désole-t-il.
Si les députés n'arrivent pas à se mettre d'accord sur un budget, une «loi spéciale» sera votée pour pallier l'absence de projet de loi de finances. Une situation que redoute François Hollande qui estime que dans ce cas «ce sont les dépenses de l'année précédente qui vaudront». Dans ces conditions, «les 6 milliards d'euros prévus» pour la défense manqueront cruellement dans l'équation.
Une Europe absente
La semaine dernière, Donald Trump a proposé un plan en 28 points pour résoudre le conflit en Ukraine. Le président américain propose notamment que l'Ukraine cède certains territoires à la Russie. Il exige également la réduction de l'effectif militaire de Kiev et sa promesse d'abandonner son projet d'intégration à l'Otan. Si le plan garantit des mesures de sécurité occidentales à l'Ukraine pour prévenir une nouvelle attaque venue de Russie, les mesures reprennent cependant beaucoup d'exigences russes. Une situation due à l'absence «d'incarnation politique» en Europe pour François Hollande.
L'ex-président de la République française estime qu'une ligne de défense peut être tracée en consolidant le lien entre «démocratie», «état de la défense» française et la crédibilité de la «sécurité» nationale. Cet arc est selon lui un bon moyen de se mettre en travers de la route de Donald Trump. François Hollande met en garde contre «la relégation de l'Europe sous la tutelle d'un condominium russo-américain».


















