
Ses prises de parole sont rares, mais quand Jean-Louis Borloo évoque la situation politique et économique actuelle, il n’est pas tendre avec le gouvernement. Début octobre, l’ancien ministre de l’Emploi fustigeait la dette française. Alarmiste quant au déficit, il mettait en garde : «On va à la catastrophe.» Invité jeudi 20 novembre au soir de l’émission Le Grand Entretien avec Darius Rochebin sur LCI, l’ancien président de l’UDI a dressé un portrait peu réjouissant de la France, «aucun pays au monde n’est aussi émietté», a-t-il laissé entendre.
Pourquoi un tel émiettement ? Selon lui, les partenaires sociaux, «estimables», gèrent «deux fois le budget de l’Etat, pour simplifier» tandis que «les collectivités (gèrent) plus que le budget de l’Etat». Et l’ancien ministre de faire ce constat : «Tout ça dans des organisations complètement démentes.» Il ajoute : «Vous avez des contrôleurs, des coordinateurs, des inspecteurs… vous avez le comité de suivi, le comité de pilote, c’est un truc de dingue…»
D’un «pays de créateurs» à «pays de contrôleurs»
Surtout, l’ancien ministre de l’Emploi et de l’Ecologie, aussi passé à Bercy, considère que la France a changé de visage : «On était un pays de producteurs, d’ingénieurs, d’agriculteurs, de médecins, un pays de créateurs», rappelle-t-il. Désormais, «on est devenu un pays d’inspecteurs, de contrôleurs et de conseillers d’Etat» Jean-Louis Borloo a même souligné à son interlocuteur du soir que «l’Arcom (suivait) les médias à la minute près».
Est-ce pour autant inquiétant pour le pays ? Il semblerait que oui, selon l’ancien président de l’UDI : «On a même une commission de contrôle des sauvages. On a changé de main. Quand, dans un pays, ce sont les contrôleurs ou les inspecteurs qui ont fini par prendre le pouvoir, ce pays est mort.»
Lors de cet entretien, l’ancien ministre a réfuté l’hypothèse selon laquelle il avait été pressenti pour le poste de Premier ministre : «Cela n'a jamais été dans l'idée du président, et cela n'a jamais été dans la mienne.» S’il avait été approché, il n’aurait d’ailleurs pas accepté, a-t-il laissé entendre, non «pas par défi», car la fonction est «très honorable», mais parce qu’il considérait «qu'il n'y avait pas de mandat» : «On est en fin de mandat, dans 500 dodos, le système n'est plus là !»



















