«C'est plus compliqué de faire du petit ajustement en permanence plutôt qu'une vraie proposition». Depuis plusieurs semaines, Jean-Louis Borloo dénonce le manque d'audace des décideurs politiques. «Sans qu'on s'en rende compte, on a dérivé vers un système kafkaïen», considère l'ancien président de l'UDI sur le plateau BFM Politique dimanche 23 novembre. Il reproche à l'État d'être un «mille-feuille invraisemblable». Le point central du dysfonctionnement étatique vient du manque de «confiance» qui règne entre les acteurs.

Pour l'ex-maire de Valenciennes, il faut «refonder une société de confiance». Jean-Louis Borloo s'agace de la verticalité des prises de décisions à l'échelle nationale, qui émanent notamment de «Bercy». «Il faut qu'on arrête d'être dans la suspicion, dans le contrôle permanent» estime-t-il. Car c'est bien cette atmosphère de méfiance qui mène à faire de la France «un pays de contrôleurs et d'inspecteurs» mais dans lequel «rien ne fonctionne».

Arrêter le contrôle permanent

Pour renouer avec l'efficacité et la croissance, l'homme politique a plusieurs propositions. Pour commencer, il affirme que pour «gagner des batailles» humaines ou tournées vers l'avenir, il est nécessaire selon lui de «ramener la jeunesse de France en haut, au meilleur niveau de formation et de comportement». Une double injonction qui implique de «tout réorganiser» dans un système qui est «à l'arête» et qui n'en «peut plus», décrit celui qui alertait déjà sur les dangers du déficit public.

Jean-Louis Borloo dénonce également l'immobilisme des personnages clés du secteur politique, qui ne «sont plus que des influenceurs». «L'action publique» est aujourd'hui réduite à du «commentaire» et de «l'influence» estime-t-il, en s'incluant lui-même dans son diagnostic. Sur le même plateau, l'homme politique s'est défendu de «bâtir une écurie présidentielle» à l'approche de l'élection.