
Depuis qu’il a reçu son prix Nobel d’Economie, Philippe Aghion affiche ses désaccords avec de nombreux éléments présents dans le cadre du budget 2026. Opposé formellement à la taxe Zucman, et favorable à une suspension de la réforme des retraites, l’économiste a même été entendu par la commission des affaires économiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne garde pas un souvenir impérissable de cet échange avec les députés. Interrogé sur le sujet par Franceinfo, le lauréat du Nobel s’est dit atterré par le «niveau en économie» de certains députés.
Si certains l’ont surpris, d’autres «ne comprennent absolument rien à l’économie», a taclé Philippe Aghion, déplorant des élus «qui ne s’informent pas et ne lisent pas» et qui «vous parlent sans être informés». Or, cela pose un réel problème, a-t-il laissé entendre dans la mesure où les débats actuels à l’Assemblée pourraient déboucher sur une absence de budget. «J’espère qu’on va y arriver sinon on arrive au pire», a martelé le prix Nobel.
Philippe Aghion craint «un appauvrissement des Français»
En ce sens, il a dit espérer que les députés «auront un sens des responsabilités suffisant pour comprendre que, de ne pas arriver à un budget, ça nous plonge dans la censure et une énorme instabilité politique et/ou en loi spéciale». Or, s’il devait y avoir une loi spéciale, «le gouvernement ne peut rien faire», met-il en garde. Plus globalement, l’économiste a alerté sur le coût de l’instabilité.
«La différence de taux d’intérêt entre la France et l’Allemagne va se remettre à augmenter, la bourse va se remettre à baisser et des taux d’intérêt qui augmentent, c’est des coûts de remboursement de notre dette plus importants», a-t-il énuméré sur Franceinfo, et plus largement «un appauvrissement de l’ensemble des Français».
Pour lui, les députés doivent comprendre que «le coût d’un non-accord est beaucoup plus important que les sacrificiels demandés» aux Français. Ces derniers jours, Philippe Aghion s’est montré sceptique sur les derniers impôts votés à l’Assemblée, préférant réformer les niches fiscales à l’image du pacte Dutreil ou la fiscalité sur les holdings.



















