Un détail qui n’en est peut-être pas un. Ce vendredi 5 décembre, l’Assemblée nationale a rétabli en deuxième lecture, par 162 voix pour et 75 voix contre, la suspension de la réforme sur les retraites, votée en 2023, et ce, dans le cadre des débats sur le budget de la Sécurité sociale 2026. Supprimée par le Sénat en première lecture, la mesure a été réintroduite via des amendements identiques portés par le gouvernement, les socialistes, le Rassemblement national, le groupe centriste Liot ainsi que quelques élus des Républicains.

Mais pour Benjamin Amar, membre du bureau de la CGT 94, si la réforme des retraites est «fragilisée», elle n’est pas vraiment suspendue. Selon le syndicaliste, interrogé par BFM TV, il s’agit avant tout d’un «décalage». «Ce qui est écrit, c’est que l’application de la réforme prévue pour la génération de 1969 sera appliquée pour l’année 1969», explique-t-il. «Que ce soit mis à mal, cela me va bien (…) mais ce n’est pas une suspension donc ce n’est pas une mauvaise nouvelle mais il n’y a pas non plus à sortir les trompettes», ironise ensuite Benjamin Amar.

Les députés insoumis ont voté contre la suspension

Toute la gauche n’était pas unanime face à cette suspension. En effet, les Insoumis ont voté contre, invoquant «des magouilles sans fin». Ils plaident ainsi pour une abrogation pure et simple de la réforme. Quant aux communistes, ils ont affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une suspension mais uniquement de «trois mois gagnés» dans le meilleur des cas. Le député socialiste Jérôme Guedj a lui défendu une suspension qui permettra à 650 000 personnes de partir plus tôt à la retraite en 2026 et 2027. Il a salué «une avancée concrète, fût-elle pas totale».

Pour rappel, face à la menace d’une censure avant l’ouverture des débats budgétaires, le Premier ministre Sébastien Lecornu avait promis la suspension de la réforme qui porte progressivement l’âge légal de départ à 64 ans, afin d’amener les socialistes à la table des négociations.

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