
Les salariés français ont besoin de changement. C’est l’enseignement principal du deuxième baromètre national de l’évolution professionnelle, réalisée par l’Ifop, pour Avenir Actifs. L’enquête, menée auprès d’un échantillon de 4 810 personnes représentatif de la population salariée française, révèle notamment que sept français sur dix (72%) envisagent une évolution professionnelle dans les deux prochaines années. Soit une hausse de cinq points par rapport à 2024.
Plus d'un actif français sur deux (53%) envisage même une évolution de carrière dans les 12 prochains mois et 46% dans les six prochains mois. «Cette dynamique s’inscrit clairement dans une transformation profonde du rapport au travail, portée par la nécessité de sécuriser son parcours, explique Eric Soubrane, directeur régional CEP pour l’Ile-de-France. La montée en compétences et l'envie d'obtenir une nouvelle qualification traduisent une volonté de consolider son employabilité.»
Mais attention, la perception de notion d’évolution professionnelle varie sensiblement selon les individus. Pour 23% des salariés interrogés, l'évolution de carrière est synonyme d'augmentation salariale. Les autres définitions citées par les salariés sont l’acquisition d’une nouvelle qualification (15%), le changement de statut (12%), un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle (12%) ou encore une meilleure reconnaissance du travail effectué. Seuls 9% des sondés voient l'évolution professionnelle comme un changement de profession.
Le monde du travail se transforme
A noter que la majorité des actifs (58%) envisagent d’évoluer en poursuivant leur carrière dans leur entreprise actuelle, un chiffre en baisse par rapport à 2024. A l’inverse, seulement un actif sur trois s’imagine changer de structure. Cette frilosité s'explique notamment par un marché de l’emploi à l'arrêt pour les cadres depuis plusieurs mois. En effet, selon l’association pour l’emploi des cadres (Apec), seules 8% des entreprises, toutes tailles confondues, prévoyaient de recruter au moins un cadre en au troisième trimestre 2025.
Si les actifs français veulent autant évoluer professionnellement, c’est parce qu’ils ont identifié plusieurs éléments qui transforment en profondeur le monde du travail. C’est notamment le cas de l'émergence des intelligences artificielles génératives, comme Chat GPT ou Gemini, qui sont citées par 35% des salariés comme un bouleversement majeur dans le monde de l'entreprise. Les réformes liées au monde du travail, comme la réforme des retraites ou le projet de réforme de l’assurance chômage, et les difficultés actuelles du marché de l’emploi sont également des éléments qui peuvent à leurs yeux transformer à l’avenir le travail des actifs.
Si la majorité des Français ont pour objectif d’évoluer professionnellement, voire de changer de secteur d’activité ou de profession, il n’est pas toujours facile de savoir par où commencer pour y parvenir. Pour accompagner les Francais dans leur projet de reconversion ou d'évolution professionnelle, l’Etat a mis en place depuis 2014 un service gratuit ouvert à tous les actifs, quel que soit leur statut, baptisé Conseil en évolution professionnelle (CEP). «Dans ce paysage mouvant, l’accompagnement devient déterminant. Cela illustre l’importance, aujourd’hui, de pouvoir être guidé pour clarifier ses choix, évaluer ses options et construire un projet professionnel solide et durable», poursuit Eric Soubrane. Ce dispositif a gagné en notoriété puisqu’il est désormais identifié par un salarié sur deux, quand 14% des actifs déclarent y avoir déjà eu recours.



















