
Malgré le contexte économique actuel incertain, les travailleurs français ont envie de changement. C’est le principal enseignement d’une étude publiée le 25 novembre dernier par l'entreprise iCIMS, spécialisée dans les solutions de recrutement, et réalisée par OpinionWay. L'enquête, qui s’appuie sur les réponses de 1 000 Français, révèle en effet que 36% des salariés interrogés souhaitent changer d’entreprise dans les mois à venir. Un chiffre qui monte même jusqu’à 51% chez les moins de 35 ans.
Pour autant, malgré ces envies d’ailleurs, la grande majorité des Français (72%) reste lucide sur la situation compliquée du marché du travail en estimant que ce n’est pas le bon moment pour changer de job. En revanche, le rapport au travail des Français reste relativement positif, avec 73 % des actifs qui déclarent être heureux dans leur emploi actuel. «Les résultats montrent un équilibre entre prudence et volonté d’évolution, explique Amandine Reitz, Directrice des ressources humaines Europe d’iCIMS. Les Français sont globalement satisfaits, mais restent attentifs aux opportunités pouvant améliorer leur trajectoire professionnelle.»
Une fracture générationnelle concernant l’IA
Autre enseignement de l’étude, l’utilisation de l'intelligence artificielle (IA) dans les processus de recrutement est appréhendée différemment selon les tranches d'âge. En effet, si, tous âges confondus, 40% des Français en activité pensent que l’IA peut les aider à identifier un emploi qui leur correspond, ce chiffre tombe à seulement 26% chez les Français de 50 ans et plus. A l’inverse, la majorité des moins de 35 ans (58%) pensent que l’IA peut faciliter leur recherche d’emploi, preuve d’une fracture générationnelle marquée sur le sujet. «L’étude confirme que l’IA est perçue comme un soutien par les jeunes générations, qui y voient un levier d’efficacité, poursuit Amandine Reitz. À l’inverse, les profils plus expérimentés se montrent plus prudents, ce qui traduit un besoin d’accompagnement et de pédagogie dans l’usage de ces outils.»
Enfin, l’étude révèle que les attentes exprimées par les Français à l’égard des recruteurs restent fortes, mais varient sensiblement selon les générations. Ainsi, 56% des actifs interrogés considèrent qu’il est «très important» de maintenir un contact humain tout au long du processus de recrutement, contre seulement 47% des 18-24 ans et 44% des 25-34 ans. De plus, 47% des actifs accordent une grande importance à la compréhension de leur CV, un taux qui monte à 53% chez les 18-24 ans. «Les recruteurs doivent aujourd’hui adapter leurs pratiques pour répondre à la fois aux candidats attachés à une relation humaine et à ceux qui privilégient une expérience rapide, digitalisée et transparente», conclut Amandine Reitz.



















