
Paris, Bordeaux, Montpellier, Lille, Lyon, Grenoble, Marseille… au total, en 2025, 69 villes appliquent un encadrement des loyers selon les chiffres de PAP. Si la mesure sera étendue à d’autres communes en 2026, elle semble porter ses fruits dans les zones dites «tendues». Mais, si en théorie les propriétaires qui ne respectent pas le dispositif s’exposent à de lourdes amendes, en réalité, dans de nombreuses villes, les dépassements sont fréquents. Et dans certaines plus que d’autres. En effet, comme le relaie ICI Nord, à Lille et à Lyon, la mesure «ne parvient pas à faire baisser les loyers».
C’est ce qui ressort d’une étude menée par l'observatoire privé Clameur, qui s’est concentré sur les deux villes du Nord et du Rhône. Selon l’Observatoire, dans le parc privé, «l'encadrement des loyers ne produit aucun effet sur les loyers et pénalise l'offre locative». A Lille et à Lyon, où l’encadrement des loyers est effectif respectivement depuis cinq et quatre ans, rien ne permet d’affirmer que les propriétaires mettent sur le marché leurs logements aux prix du marché. Les auteurs de l’étude ont en effet comparé ces deux villes à deux autres, comme Toulouse ou Rennes, sans encadrement.
Un encadrement «contre-productif» ?
Il en ressort que l’introduction du dispositif «n'a pas eu d'effet sur le montant des loyers», précise Guillaume Toussaint, un des co-auteurs. Nos confrères rappellent pourtant qu’une autre étude disait le contraire concernant Paris. En effet, selon l'Atelier parisien d'urbanisme (APUR), le loyer moyen à Paris était inférieur de 8,2% à ce qu'il aurait été en l'absence d'encadrement entre juillet 2023 et juin 2024. Mais Clameur ne s’est pas attardé sur la capitale, un marché «trop spécifique et difficilement comparable» à d’autres villes du pays, met-il en avant.
En effet, comme l’avait révélé Capital, en mai, l’entreprise Price Hubble dévoilait que, sur 290 000 annonces analysées, 7 500 affichaient des compléments de loyer, dont 40% supérieurs à 200 euros. Début septembre, la Fondation pour le logement assurait que «l'encadrement des loyers conduit à une modération réelle des loyers». Pas pour Clameur, qui juge l'encadrement des loyers «contre-productif pour l'offre locative». En dix ans, les loyers auraient ainsi augmenté de 16%.




















