
Sans surprise, le président du Medef n'a pas mâché ses mots, ce lundi dans l'émission «Bonjour ! La Matinale TF1». Alors que le budget 2026 arrive à l'Assemblée nationale, Patrick Martin s'inquiète d'une politique économique qu'il juge de plus en plus défavorable aux entreprises. «Il y a une grande inquiétude dans nos rangs, il y aura 10 à 13 milliards d'euros d'impôts de plus sur les entreprises en 2026, tel que c'est parti», déplore-t-il. Et d'ajouter : «Nous craignons que la potion soit encore plus amère à la sortie des votes.» Selon lui, la France a besoin avant tout de «visibilité et de stabilité».
La suspension de la réforme des retraites, annoncée par le Premier ministre Sébastien Lecornu, n'a rien pour le rassurer. Patrick Martin dénonce une décision à courte vue : «La suspension de la réforme des retraites est un cadeau empoisonné. Les retraités et les salariés savent que l'on repousse le tas de sable, et que cela coûtera plus cher dès cette année. C'est un pari incroyable.» Il met en garde contre un risque d'appauvrissement du pays si les efforts structurels sont abandonnés : «Si on taxe les capitaux et si on travaille moins, on va droit dans le mur.»
«Lever le nez du guidon»
Le patron des patrons regrette que la France renonce à une réforme pourtant jugée nécessaire par une large partie du monde économique. «Si les réformes Borne et Touraine avaient été maintenues, nous n'en serions pas là», estime-t-il. Appelant à «lever le nez du guidon», Patrick Martin exhorte le gouvernement à penser au long terme. Et s'interroge : «Qui proposera dans le cadre de la présidentielle, parce qu'il le faut, de passer la retraite à 64 ou 65 ans ? Je suis très prudent», conclut-il.
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