
Alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé, ce mardi 14 octobre, la suspension de la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2027, la décision suscite de vives réactions dans le monde patronal. Ce matin, sur RTL, Patrick Martin, président du Medef, a fait part de son inquiétude quant aux conséquences économiques d’un tel report. «A un moment ou un autre, ça se paiera en croissance, ça se paiera en dette ou ça se paiera en impôt, notamment sur les entreprises», a-t-il averti.
Pour lui, la suspension de cette réforme emblématique n’est pas une simple décision politique, mais une mesure aux conséquences budgétaires lourdes dans un contexte économique déjà tendu. Patrick Martin a également profité de cette interview pour répondre sèchement à Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, qui estime que «suspendre la réforme des retraites ne coûte pas cher du tout», comparant même cette suspension à une «opération pièces jaunes» à l’échelle du budget de l’Etat.
Un coût estimé à «400 millions d’euros en 2027»
Une comparaison que le patron du Medef juge absurde : «On n’a pas la même notion des pièces jaunes, on est presque à front renversé. Entre 500 millions et 3 milliards (de coût pour le budget, NDLR), je n’appelle pas ça des pièces jaunes. Bernadette Chirac à l’époque ne récoltait pas 3 milliards d’euros en pièces jaunes donc il faut raison garder», a-t-il lancé. Lors de son discours de politique générale, Sébastien Lecornu a évalué à «400 millions d’euros en 2027» le coût de la suspension de la réforme des retraites, précisant qu’elle «touchera 3,5 millions de Français». «Elle devra donc être compensée par des économies. Elle ne pourra pas se faire au prix d’un déficit accru», a insisté le Premier ministre.
Patrick Martin s’alarme également de la situation budgétaire du pays et appelle à regarder la réalité en face. «On est le dos au mur en termes d’endettement public, on a un déficit de 170 milliards d’euros cette année. Allons au bout du raisonnement : il y aura moins de richesses, moins d’investissements, moins de pouvoir d’achat. Il faut le dire, je le dis», conclut-il.


















