
Comment réaliser des économies dans le monde du travail ? Le chantier a été ouvert par le gouvernement dans le cadre du budget 2026 à la suite des premières annonces de François Bayrou. C’est dans cette optique que le gouvernement veut tenir des négociations sur l’assurance-chômage. Lundi 21 juillet, une réunion avait d’ailleurs lieu au ministère du Travail. Un entretien auquel était conviée la CFDT, et qualifié par sa secrétaire générale de «carnage total pour les demandeurs d'emploi». Mais une mesure est notamment dans le viseur de Marylise Léon, indique Sud Ouest : l’allongement du délai de carence pour les arrêts maladie.
Interrogée sur le sujet sur RMC ce mardi, la numéro un de la CFDT a parlé de mesure «profondément injuste», avant d’ajouter : «Ce qui est aujourd’hui sur la table, c’est de transférer l’indemnisation entre le quatrième et le septième jour à la charge des entreprises.» Pour la leader syndicale, il s’agirait alors de demander un «effort aux salariés». Cette piste, révélée par Les Echos, consisterait pour la Sécurité sociale à repousser sa prise en charge alors qu’elle commence à le faire actuellement à partir du quatrième jour.
Des arrêts «plus longs» en 2018, selon Marylise Léon
Dans la réforme prévue, les employeurs, via leurs assureurs, prendraient le relais jusqu’au septième jour d’absence. Si selon le vice-président de la CPME, interrogé par Capital, la mesure permettrait un milliard d’euros d’économies en 2026, ce n’est pas du goût de la CFDT. Sur RMC, Marylise Léon a estimé qu’«être malade, ce n’est pas un choix. On ne se met pas en arrêt maladie parce qu’on a envie de faire autre chose».
Selon elle, ce genre de mesure «ne fonctionne pas». Elle a cité l’exemple de 2018 où l’instauration d’un jour de carence dans la fonction publique «avait eu pour effet de provoquer des arrêts plus longs». En outre, selon elle, le gouvernement envisagerait «un jour de carence d’ordre public» non pris en charge, ni par l’assurance maladie, ni par les entreprises.
Plus globalement, la numéro un de la CFDT a été très critique envers la ministre du Travail, jugeant que les pistes proposées étaient «une punition générale» avec l’idée que «les chômeurs seraient des fainéants» et que les travailleurs français «ne travailleraient pas suffisamment et qu’il faut flexibiliser encore plus», a estimé Marylise Léon. Elle a fustigé enfin «une nouvelle étape de dérégulation totale du Code du travail».


















