"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question", prévenait Simone de Beauvoir en 1949. Soixante-dix ans et une pandémie plus tard, l'étude annuelle du forum économique de Davos fixe à 2157 la date à laquelle la parité mondiale entre les hommes et les femmes sera atteinte, le Covid ayant réussi à lui seul l'exploit de retarder l'échéance – initialement prévue dans un siècle – de quelque 36 années !

En France, les écarts de salaire à poste égal se sont accrus en 2020 après des années de baisse consécutives. Et les femmes continuent de gagner en moyenne 26% de moins que les hommes. C'est chez les cadres que ces inégalités de traitement sont les plus fortes. "Plus on monte dans la hiérarchie et plus l'écart se creuse", souligne Leslie Chaffot, senior manager au sein du cabinet Equilibres, spécialiste de l'égalité au travail.

Un arsenal législatif inopérant

"La France est le pays qui compte le plus de lois en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes, rappelle l'économiste Rachel Silvera, maîtresse de conférence à l'université Paris-Nanterre. Mais ces lois ont un effet très limité." A titre d'exemple, on rappellera que depuis 2014 toutes les entreprises d'au moins 50 salariés doivent avoir un accord égalité. "60% des entreprises assujetties à cette obligation ne l'ont toujours pas remplie, souligne Sophie Binet, en charge de l'égalité femmes-hommes à la CGT. Et seules 0,2% de ces entreprises ont été sanctionnées."

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