
Le Plan d’épargne retraite (PER) devrait terminer l’année 2025 sur une bonne note. Et c’est une excellente nouvelle, tant cela n’était pas couru d’avance. En effet, dans le cadre des débats autour du projet de loi de finances 2026, le dispositif avait été initialement visé par certaines mesures restrictives, finalement rejetées. Mieux, un amendement a même été adopté prévoyant d’étendre les possibilités de rattrapage des anciens plafonds de versements déductibles.
Car le succès du dispositif (7,7 millions d’assurés) repose en grande partie sur son avantage fiscal à l’entrée. Le PER permet en effet à son titulaire de réaliser des versements volontaires qui viendront en déduction de son revenu imposable. Un avantage significatif, en particulier pour ceux dont le taux marginal d’imposition ou TMI (c’est-à-dire le taux d’imposition de la tranche la plus haute des revenus) est à un niveau élevé de 30, 41 ou 45%. Une fois à la retraite, le capital retiré (ou la rente viagère) sera fiscalisé, mais à un taux probablement plus faible.
Un plafond mentionné sur votre avis d’imposition
L’avantage fiscal procuré par le PER n’est toutefois pas illimité. Pour chaque membre du foyer fiscal, un plafond individuel de versement déductible s’applique. Ce plafond est commun à tous les dispositifs d’épargne retraite (Perp, Madelin, PER…) et est calculé sur la base de vos revenus professionnels de l’année N-1.
Pour 2025, il correspond à 10% de vos revenus professionnels de 2024 (nets de cotisations sociales et de frais professionnels), dans la limite de 37 094 euros, ou 10% du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) de 2024, soit 4 637 euros, si celui-ci est plus élevé.
Rassurez-vous, cette information est communiquée par l’administration fiscale. Il vous suffit de consulter la dernière page de votre avis d’imposition 2025, reçu cet été. Vous trouverez la rubrique «PLAFOND EPARGNE RETRAITE» qui mentionne le plafond dont vous disposez pour les cotisations versées en 2025.
Un plafond additionnel pour les non salariés
Bénéficiant traditionnellement d’un taux de remplacement plus faible à la retraite, les travailleurs non salariés (TNS) disposent d’un plafond supplémentaire. Ce plafond n’est pas mentionné sur l’avis d’imposition, il n’est pas reportable et ne peut pas être mutualisé avec le conjoint.
Déterminé sur la base des bénéfices imposables de l’année N, il est potentiellement important puisqu’il correspond en 2025 à 10 % du bénéfice imposable, dans la limite de huit fois le PASS 2025, auxquels s’ajoutent 15% de la fraction du bénéfice imposable comprise entre un et huit PASS 2025. Cela correspond à une déduction maximale de 87 135 euros.
Imaginons un travailleur non salarié ayant un résultat de 150 000 euros en 2025. Il disposerait alors d’un plafond supplémentaire en 2025 de 30 435 € (150 000 euros x 10% + (150 000 euros - 47 100 euros) x 15%).
Pensez à rattraper vos anciens plafonds
Si vous n’avez jamais effectué de versement déductible sur un dispositif d’épargne retraite, ou que vous n’avez pas consommé entièrement votre plafond annuel, il est possible de bénéficier d’un report des plafonds non utilisés des trois dernières années. Dans l’ordre d’utilisation, une fois consommé le plafond de l’année en cours, vous allez piocher dans vos anciens plafonds en commençant du plus ancien (2022) et allant jusqu’au plus récent (2024). Rappelons que ce report ne concerne pas le plafond annuel spécifique des TNS qui, s’il n’est pas utilisé dans l'année, est alors définitivement perdu.
Prenons un exemple pour mieux comprendre. Imaginons que vous ayez perçu ces quatre dernières années un revenu net imposable professionnel stable de 80 000 euros. Si vous n’avez jamais effectué de versement déductible sur un dispositif d’épargne retraite, votre plafond global en 2025 sera en réalité de 32 000 euros (8 000 euros au titre de 2025 et 24 000 euros de rattrapage au titre des années 2022, 2023 et 2024).
Là aussi, aucune inquiétude pour retrouver ces montants puisqu’ils sont également indiqués sur votre dernier avis d’imposition.
Demandez à utiliser le plafond de votre conjoint
Si vous êtes marié ou pacsé et que vous avez pleinement utilisé votre propre disponible fiscal, il existe une autre possibilité d’accroître le montant de vos cotisations déductibles en 2025 en profitant du plafond non utilisé de votre conjoint. En effet, si l’un des conjoints n’utilise pas son «quota» maximum de versements sur un PER, il peut en faire bénéficier l’autre.
Lors de votre prochaine déclaration, il faudra bien penser à cocher la case 6QR libellée «Vous souhaitez bénéficier du plafond de votre conjoint», afin que le fisc recalcule le nouveau plafond mutualisé pour le couple.
Profitez des plafonds d’un enfant, majeur et rattaché fiscalement
Une autre opération peut potentiellement vous intéresser si vous êtes en quête de défiscalisation et désirez par la même occasion donner un coup de pouce à un enfant, jeune majeur, encore rattaché fiscalement. En effet, même s’il ne travaille pas, un jeune adulte dispose de son propre plafond d’épargne retraite, dans la limite de 10% du PASS, avec report des plafonds non utilisés des années précédentes (cette information ne figure généralement pas sur votre avis d’imposition).
Etant rattaché fiscalement, les cotisations versées sur son propre PER seront alors elles aussi déductibles du revenu imposable des parents. Selon les cas, le versement pourra relever d’un simple présent d’usage ou d’un don manuel nécessitant une déclaration à l’administration fiscale. Pour un enfant n’ayant pas encore de PER, ses parents pourraient alors déduire en 2025 jusqu’à 17 264 euros de versements en cumulant tous ses plafonds.
Certes, la retraite n’est pas la première préoccupation pour les jeunes, mais c’est toujours bien d’y penser par anticipation. Surtout, l’argent accumulé sur un PER pourra être utilisé bien avant la retraite, pour l’achat du logement.



















