
Un camouflet pour le gouvernement, mais une très bonne nouvelle pour les contribuables. Les députés ont voté, samedi 25 octobre, un amendement de la Droite républicaine au projet de loi de finances (PLF) 2026 rétablissant l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, soit de 1,1%. Une revalorisation quasi systématiquement prévue dans le budget, mais pas cette année, le gouvernement cherchant plus que jamais à rétablir l’état des finances publiques. Malgré l’opposition de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, l’Hémicycle a massivement adopté la mesure portée par Laurent Wauquiez, à 226 voix contre 104. A noter que plusieurs groupes politiques - le Rassemblement national (RN), Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), Écologiste et Social - avaient déposé des amendements identiques, quand d’autres formations demandaient une indexation des premières tranches de l’impôt sur le revenu.
Mais c’est bien la revalorisation de l’ensemble des tranches du barème qu’ont retenue les députés, alors que la commission des finances s’était prononcée le 20 octobre pour une augmentation de la première tranche à 11% seulement. Une option qui avait d’ailleurs les faveurs du rapporteur général du budget, Philippe Juvin (Droite républicaine), mais qui n’allait pas assez loin selon les députés, puisque cette mesure aurait fait peser la hausse d’impôt sur seulement 17% des contribuables.
230 euros d’impôt en moins pour les foyers les plus aisés
Car la désindexation des tranches du barème constitue bien une hausse d’impôt. Aussi, si la suppression du gel est retenue dans la version finale du budget, tous les contribuables seront gagnants. De combien ? En moyenne, de 50 euros par an, a chiffré Amélie de Montchalin dans l’Hémicycle, un montant qui atteint 80 euros pour les foyers situés dans la tranche marginale d’imposition (TMI) à 30% et 230 euros pour les deux tranches supérieures (41% et 45%), toujours selon les chiffres de la locataire de Bercy. De plus, une telle revalorisation empêchera que 200 000 nouveaux contribuables entrent dans l’impôt sur le revenu.
Pour comprendre l’effet de cette indexation des tranches du barème sur votre impôt, rappelons le barème 2025 en vigueur sur vos revenus de 2024 :
Le nouveau barème 2025 et son impact sur votre impôt
Revalorisé de 1,1%, le nouveau barème (appliqué à vos revenus 2025) serait le suivant :
- 0% entre 0 et 11 623 euros ;
- 11% de 11 623 à 29 637 euros ;
- 30% de 29 637 à 84 745 euros ;
- 41% de 84 745 à 182 277 euros ;
- 45% au-dessus de 182 277 euros.
Prenons l’exemple d’un célibataire qui a perçu 40 000 euros en 2024. L’an passé, il avait payé 3 965 euros d’impôt sur le revenu. Avec le gel du barème, son impôt sur ses revenus de 2025 n’aurait pas évolué. Avec la revalorisation de 1,1% de sa tranche marginale de 30% et à revenus identiques, son imposition baissera de 75 euros en 2025, à 3 890 euros. Même «gain» si ses revenus augmentent à hauteur de l’inflation (+1,1%) en 2025, à 40 440 euros : avec un barème gelé, il devrait payer 4 084 euros d’impôt, contre 4 009 euros avec un barème indexé sur l’inflation.




















