La nouvelle année approche, et, avec, elle, au moins une mauvaise nouvelle : la rémunération de vos livrets d'épargne favoris est sur le point de subir une nouvelle baisse. Une prévision confirmée avec la publication, ce vendredi 12 décembre, du niveau définitif de l'inflation pour novembre 2025. Selon l'Insee, la progression des prix à la consommation hors tabac s'est maintenue à un faible niveau, enregistrant +0,9% sur un an, un résultat identique à celui du mois précédent.

Or, le nouveau taux du Livret A, qui sera officialisé d'ici un mois, à la mi-janvier, résulte de l'application d'une formule intégrant la moyenne d'inflation du semestre (ici, de juillet à décembre 2025) et la moyenne des taux interbancaires pour la même période. En retenant la moyenne d'inflation actuelle, qui s'établit à 0,93% entre juillet et novembre, et les taux interbancaires stables autour de 1,93%, l'application rigoureuse de la règle conduit à un taux théorique de 1,43%. Ce mécanisme implique que la rémunération du Livret A devrait glisser de 1,7% à 1,5% (en retenant l'arrondi habituel à la dizaine de points supérieure). Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) verrait sa rémunération - toujours identique à celle du Livret A - suivre la même trajectoire.

Un LEP rémunéré à 1% seulement le 1er février ?

Pour le Livret d'épargne populaire (LEP), réservé aux ménages à revenus modestes, la situation est encore plus alarmante si l'on s'en tient à la seule formule. Sa rémunération étant strictement indexée sur la moyenne de l'inflation semestrielle, un taux de 0,93% mènerait à un rendement théorique du LEP de seulement 1% au 1er février prochain, après arrondi, contre 2,7% depuis le 1er août dernier. Heureusement, les quelque 12 millions de détenteurs de ce livret peuvent espérer que cela ne sera pas le cas.

En effet, la réglementation impose que le taux du LEP soit impérativement supérieur à celui du Livret A d'au moins 0,5 point. Si le Livret A chute à 1,5%, ce minimum réglementaire garantit un taux plancher pour le LEP à 2%. Deuxièmement, le ministre de l'Économie, sur avis de la Banque de France, conserve la prérogative de s'écarter des formules mathématiques pour accorder un «coup de pouce» supplémentaire. Face à la chute abrupte des taux, cette prérogative a été utilisée à l'occasion des quatre dernières révisions du taux du LEP.