
L'accalmie est confirmée sur le front de l’inflation en cette fin d'année 2025. D'après l'estimation provisoire de l'Insee, publiée ce vendredi 31 octobre, les prix à la consommation progressent de seulement 1% en octobre, après un léger rebond à 1,2% en septembre. Une tendance en phase avec les projections de la Banque de France qui estime que l'inflation totale (IPCH) reculera à 1% sur l'ensemble de l'année 2025, après 2,3% en 2024.
Une bonne nouvelle, mais qui risque de peser sur la rémunération des livrets d'épargne réglementés, et notamment du Livret d’épargne populaire (LEP), dont le taux sera révisé le 1er février prochain. Pour rappel, le rendement de ce dernier est strictement indexé sur la moyenne de l’inflation hors tabac sur les six mois précédant sa révision. Pour la prochaine échéance, la période concernée s'étalera donc de juillet à décembre 2025.
A quelques semaines de Noël, le taux du LEP sent le sapin
Or l'inflation de quatre de ces six mois est désormais connue : +0,9% en juillet, +0,8% en août, +1,2% en septembre, et +1% (estimation provisoire) en octobre. La moyenne sur ces quatre premiers mois s’élève donc à 0,975%. En projetant l'estimation de 1% de la Banque de France pour les deux derniers mois de l'année (novembre et décembre), la moyenne des six mois s'établirait à 0,983%.
En appliquant au pied de la lettre la formule stricte (arrondi au dixième de point supérieur), le taux théorique du LEP pourrait ainsi atterrir... à 1% début 2026. Un sacré coup de rabot, quand on sait qu'il était encore rémunéré à 3,5% en début d'année, et à 2,7% depuis le 1er août, ce qui constituait déjà une chute conséquente.
Toutefois, comme pour sa dernière révision en date, le taux final du LEP ne dépendra pas de la seule moyenne de l'inflation, mais aussi du taux du Livret A. En effet, en vertu de l'arrêté du 27 janvier 2021, le taux du LEP doit toujours être supérieur à celui du Livret A, majoré de 0,5 point. Or, pour l'heure, le taux du Livret A est attendu à 1,5% pour le 1er février prochain. Une anticipation qui donnerait ainsi un taux plancher de 2% (1,5 + 0,5) pour le LEP. Soit une baisse de 0,7% au regard de son taux actuel.
En outre, cette rémunération pourrait bénéficier d'un nouveau «coup de pouce» de la Banque de France et de Bercy - comme à l'occasion de ses dernières révisions. La décision finale sera actée mi-janvier, après les dernières données de l'inflation et les recommandations du gouverneur de la Banque de France.


















