Plus de cent ans après sa mort, la maison de l’écrivain et académicien Pierre Loti va peut-être changer de main et surtout sortir du giron familial. Comme l’a appris Le Parisien, la demeure du XVIIe siècle, connue sous le nom de «Maison des aïeules» sur l’île d’Oléron, est à vendre. Ayant toujours appartenu à sa famille maternelle, la demeure avait été rachetée par l’écrivain en 1899. Mais une page se tourne, indiquent nos confrères. Si le groupe Mercure, qui est en charge de la vente, ne souhaite pas communiquer, la maison serait en vente pour 997 000 euros.

Comment en est-on arrivé là ? En réalité, c’est le fils de Pierre Loti, Samuel, qui l’a cédée à ses cousins. Or, «le bien se transmet depuis aux descendants collatéraux», résume auprès du Parisien la présidente de l’Association internationale des amis de Pierre Loti. Marie-Ange Gerbal se dit d’ailleurs très «attristée» par cette nouvelle. Seuls les locaux et les admirateurs de Pierre Loti connaissent l’existence et le passé de cette maison. Sur l’annonce, il n’est nullement indiqué qu’elle lui a appartenu, mais seulement qu’elle est inscrite à l’inventaire des Monuments historiques.

La tombe de Pierre Loti au fond du jardin

Selon le groupe Mercure, les propriétaires «ne vendent pas de gaieté de cœur», peut-on apprendre. Toutefois, les nouveaux propriétaires devront respecter un droit de visite. Un droit «inaliénable et imprescriptible», car la sépulture de l’académicien se situe au fond du jardin. L’auteur de «Mon frère Yves», «Pêcheur d'Islande» ou de «Ramuntcho» avait en effet organisé toutes ses funérailles et décidé de reposer dans sa maison de famille.

Un droit de visite qui donne encore de l’espoir à Marie-Ange Gerbal. La présidente de l’Association internationale des amis de Pierre Loti espère que les collectivités locales se lanceront dans cette acquisition afin d’en faire une sorte de musée. Mais interrogés par France 3, les élus locaux ne semblent pas disposés, pour le moment, à mettre un million d’euros dans la demeure de neuf pièces et son terrain de 4 595 m².

Son autre maison rouverte à Rochefort

Cette mise en vente coïncide étonnamment avec la réouverture d’une autre maison de l’écrivain après treize ans de travaux, explique Sud Ouest. Située à Rochefort, elle a été inaugurée par le conservateur de la ville, en présence notamment d’Erik Orsenna. S’il a fallu mettre à la poche 14 millions d’euros pour la voir renaître, les visites sont déjà complètes jusqu’au mois de décembre.

Erik Orsenna s’est félicité de cette réouverture, lui qui avait vu la maison «en très grand péril» la dernière fois où il était venu. Il existe aussi une autre maison ayant appartenu à Pierre Loti, à Saint-Porchaire (Charente-Maritime). L’écrivain et officier de marine y passa douze ans avec sa sœur Marie Bon. Un parcours sténographié la met en valeur, tandis que son rez-de-chaussée est visitable.

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