Sur BFM Business, le président du groupe de cosmétiques Sisley, Philippe d’Ornano, a poussé un coup de gueule contre la politique économique française de ces dernières années. Selon lui, le climat économique national est depuis plusieurs années défavorable aux entreprises. Mais le contexte géopolitique actuel, notamment les droits de douane, ou encore les tensions économiques avec la Chine, ainsi que des choix politiques français qu’il juge contre-productifs, ajoutent de l’inquiétude pour les chefs d’entreprise. La production française est aujourd’hui «largement défavorisée dans l’environnement européen», explique-t-il, en raison d’une fiscalité trop lourde qui cible spécifiquement les entreprises. Résultat : ralentissement de l’investissement, augmentation des faillites et perte de savoir-faire français.

«Il y a une vraie inquiétude», a déclaré le chef d’entreprise sur la chaîne, en évoquant aussi une croissance économique trop faible et un attentisme politique généralisé. Pour le PDG, le problème n’est pas uniquement lié à l’instabilité politique, mais bien à des blocages structurels et à un manque cruel de compétitivité fiscale de la France par rapport à ses voisins européens.

«Une erreur économique grave»

Pour Philippe d’Ornano, les décisions politiques actuelles faites dans le cadre du budget 2026 reviennent notamment à une «destruction du tissu industriel français». Il accuse ainsi les choix gouvernementaux de pénaliser les entreprises. «Augmenter ces taxations, ce serait une erreur économique grave», martèle-t-il sur BFM Business.

Selon lui, la France impose déjà ses sociétés de 140 milliards d’euros de plus que ses voisines européennes, aides déduites. Et à ses yeux, ce déséquilibre menace l’emploi, l’investissement et les savoir-faire. Il rappelle aussi que ces sept dernières années, des efforts de «réalignement compétitif» ont été mis en place, avec des effets positifs, et qui ont notamment permis un recul du chômage. Mais avec cette réforme du budget, le patron craint un retour en arrière qui ne ferait qu’accélérer la désindustrialisation.