
« Le concept des Deux Mains du Luxe, c’est un salon de l’orientation d’un nouveau genre », explique Bénédicte Epinay, déléguée générale du Comité Colbert. « Ce n’est pas un salon dans lequel on vient chercher un prospectus, mais un lieu de rencontres avec des artisans, des directeurs des ressources humaines et des écoles. » précise-t-elle. Pendant quatre jours, jeunes, étudiants et adultes en reconversion peuvent en effet découvrir concrètement les gestes et savoir-faire qui se cachent derrière les plus grandes marques françaises. « Toutes les grandes maisons sont là, même si elles sont concurrentes, car elles défendent une cause commune : celle de l’artisanat haut de gamme », souligne-t-elle.
Les artisans, colonne vertébrale du luxe
Pour Bénédicte Epinay, remettre les artisans au centre de l’attention est une nécessité. « Sans eux, il n’y a pas de luxe. C’est la colonne vertébrale de cette industrie. » Mais la filière a cruellement besoin de bras. Selon la déléguée générale, « il nous manque environ 20 000 artisans ; maroquiniers, joailliers, lapidaires, couturiers… Ces métiers sont indispensables et pourtant, trop peu de jeunes s’y engagent. » Chez Boucheron, Giovanni Mathieu, directeur de la production Haute Joaillerie, rappelle ainsi l’importance de ces compétences dans la création : « Entre un dessin à plat et une pièce en trois dimensions, il se passe beaucoup de choses. C’est là que réside toute la valeur ajoutée de l’artisan. » Un message partagé par Alizée Millet, préparatrice broche chez J.M. Weston, qui insiste sur le besoin de préserver cet héritage en montrant « ce savoir-faire parce que c'est un métier qui existe de moins en moins en France. Et puis il faut inciter les jeunes, justement, à faire de l'artisanat, c'est très important. »
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Un secteur fort, vivant et porteur d’avenir
Les métiers d’art représentent pourtant un pilier économique : « 68 milliards d’euros de chiffre d’affaires, quasiment l’équivalent de l’industrie pharmaceutique », explique Bénédicte Epinay. Longtemps restés dans l’ombre des grandes marques, ces secrets de fabrication sortent aujourd’hui de l’atelier pour être montrés au grand public. « Il faut désormais donner envie, inspirer, transmettre. » rappelle-t-elle. C’est tout l’enjeu du salon : créer des vocations et assurer la relève. « Nous n’avons pas de difficulté à recruter des adultes en reconversion, mais nous avons besoin de jeunes », insiste la déléguée générale. Pour Giovanni Mathieu, l’artisanat de luxe « n’est pas un vestige du passé, mais une filière dynamique, qui crée des emplois et des carrières. » Dans la même veine, Alizée Millet estime que « travailler dans une maison de luxe, c’est une fierté. Ce sont des métiers exigeants, rares, mais aussi parmi les plus beaux qui existent. Il faut les faire vivre. »
À l'occasion de la cinquième édition du salon Les Deux Mains du Luxe, organisé par le Comité Colbert, 32 marques de luxe, vingt écoles et acteurs de la formation se sont réunis pour valoriser les savoir-faire de leur secteur.
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