Véritables chevilles ouvrières, les brodeurs, bottiers, maroquiniers, plumassiers, lapidaires et autres sont indispensables aux maisons et aux ateliers de luxe. Sans eux, impossible de créer les robes de grands couturiers ou les pièces d’orfèvre de la haute horlogerie-joaillerie. Ces métiers, dits de « production », sont aujourd’hui très recherchés et recrutent à tout-va. « Les entreprises peinent à trouver des candidats. La tension est palpable sur une grande diversité de postes », explique Anne Sophie Duroyon-Chavanne, directrice générale de l’Institut national des métiers d’art (INMA).

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D’après le comité Colbert, association lobbyiste qui réunit 92 maisons de luxe françaises (Boucheron, Berluti, Hermès, Givenchy, Yves Saint Laurent…), la situation est même alarmante. « Avant le Covid, 10.000 postes restaient vacants tous les ans. Aujourd’hui, on estime que 20.000 ne sont pas pourvus », renchérit Bénédicte Epinay, déléguée générale du comité Colbert. Toujours selon le comité, 3.500 emplois seront créés dans les cinq prochaines années par ses entreprises membres.

Parmi les métiers recherchés : des brodeurs, des piqueurs, des coupeurs, des ouvriers de pied (montage et assemblage du soulier) et des formiers (chapeaux et chaussures) dans la mode, mais aussi des lapidaires et des polisseurs dans l’horlogerie-joaillerie. La maroquinerie, elle, cherche des coupeurs, des prototypistes ou des trieurs de peau.

En tout, une bonne trentaine de métiers manque ainsi de petites mains expertes et qualifiées. Un casse-tête pour les acteurs du luxe quand on sait qu’il faut parfois jusqu’à dix ans pour « faire une main » et la former aux bons gestes et aux bonnes techniques. « Face à cette pénurie et à la croissance de l’activité dans le luxe, le secteur réagit. Les initiatives pour attirer les candidats se multiplient », précise Bénédicte Epinay du comité Colbert. Objectif : former, recruter et pérenniser des savoir-faire en perte de vitesse.

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