A l’aide d’un manche (ou souris, NDLR), l’alternant sertisseur Benjamin Verleyen positionne avec dextérité sa pierre de centre – une topaze – dans le chaton d’une bague en forme d’araignée. Ce geste est l’étape ultime de finalisation de son projet. Il ne s’agit donc pas de se louper, un mauvais positionnement pourrait être fatal et faire éclater la pierre. Heureusement, Benjamin est au bon endroit pour y arriver, l’atelier de la Maison Chaumet où il finalise son CAP de sertisseur en deux ans est reconnu pour son travail autour des pierres de centre.

Bien formé, Benjamin a pris toutes les précautions en ajustant la pierre afin que celle-ci soit correctement assise, c’est-à-dire placée sur les points les moins fragiles et de façon à ce que sa pointe ne touche pas le métal. Une fois la pierre bien positionnée, il ne lui reste ensuite plus qu’à rabattre les griffes. Si sa bague avait suivi le circuit classique d’une pièce Chaumet, elle serait ensuite passée chez le polisseur, mais il ne s’agit là que d’un exercice non destiné à être produit et commercialisé.

«En tant qu’alternant sertisseur, c’est très compliqué de travailler immédiatement sur la production de pièces uniques. Le risque est trop grand, surtout quand il y a des grosses pierres», explique le jeune homme. En attendant d'être diplômé, il s’entraîne sur ses projets personnels et fait ce que dans le langage de sertisseur on appelle du «grain». Le grain, qui consiste à fixer la pierre grâce à des petites boules (des grains) qu’on déplace autour d’elle, est la technique de serti la plus répandue, même si le grand public connaît mieux le serti griffe souvent employé dans les bagues solitaires.

© Julie Limont pour Capital
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